12 mai 2008

Deuxième Nouvelle sur le Quatrième Thème

Hello. J'avais entamé une autre nouvelle sur ce thème, et je me suis rendu compte que l'histoire prendrait des pages et des pages et des pages. Alors pour rester un peu actif voici une autre nouvelle sur ce thème, bien qu'en fait c'est assez éloigné et qu'il manques les phrases obligatoires.  Bonne lecture quand même.

Ian


Jules stoppa sa voiture au feu rouge et en profita pour monter le son de l'autoradio. Un bon vieux blues-rock passait, il adorait ça. 

Sa poche vibra. Il sortit son téléphone et décrocha.

-Allo ?

-Ouf, j'ai réussi à t'appeler ! Papa, tu dois m'aider !

-"Papa" ? Désolé, mais j'ai jamais été père.

-Non mais tu vas le devenir. Je ne suis qu'un foetus de six mois.

-Ian ? C'est toi ?

-Oui ! Et je suis en dang...

-Comment tu fais pour m'appeler depuis ton utérus ?

-Maman a avalé une puce Wi-Fi un soir où elle était bourrée. J'arrive maintenant à me connecter à Internet et à téléphoner.

-Ah ah, je suis content d'avoir un fils aussi malin.

-Bref, écoute-moi. Je suis en danger de mort, maman veut m'avorter !

-T'inquiète pas, personne n'autorisera un avortement à six mois.

Le feu passa au vert et Jules démarra.

-Ecoute fils, je peux pas trop te parler, je suis en bagnole, mais je te rappelle.

-Non ! Tu dois me sauver la peau maintenant !

-Calme-toi, je te dis que tu cours aucun risque. Je connais la Loi.

-Mais maman en a rien à foutre ! Elle est complètement jetée ! Hier, elle s'excitait sur moi avec des aiguilles à tricoter !

Jules se caressa la barbe et réfléchit.

-Je veux bien te croire, mais ta mère et moi sommes séparés depuis quelques semaines. Je ne peux rien faire pour ton cas. Et puis c'est son choix après tout, la liberté de la femme, tu connais ?

-Non, ça fait pas partie de mon vocabulaire. Je veux naître et puis c'est tout. Si tu me laisses crever, t'iras en taule pour complicité de meurtre !

-Ah ah ah, tu divagues mon petit. Tu pourras jamais porter plainte si t'es crevé. Et n'en fais pas un drame de ton avortement, je suis sûr que tu souffriras pas.

-AH OUAIS ? NON MAIS TU T'ENTENDS CONNARD ? Si elle me loupe et que je naisse, tu sais ce qui va se passer ? Quand j'aurai 30 ans et toi 70, j'irais te rendre visite à ta maison de retraite pour te sortir les organes par le nombril.

Jules considéra la menace et comprit le danger. Il bifurqua à droite et se dirigea vers le quartier de Sabrina.

-Ok c'est bon, calme-toi. J'arrive. J'espère au moins qu'elle n'ait pas déménagé.

La radio diffusait maintenant du rock metal des plus violents. Jules changea d'esprit, il était maintenant emprunt d'une rage infinie. Une de ces rages qui naissent de l'amour d'un père pour son fils.


Anne prenait tranquillement son repas de midi avec un plateau télé. Elle adorait les émissions-quiz du 12-14h, la connerie des invités la faisait se sentir plus intelligente. Elle entamait son deuxième yaourt quand l'on toqua nerveusement à sa porte d'entrée. Elle alla ouvrir et Jules entra violemment et lui colla une droite en pleine face.

-Alors salope ! Heureuse de me revoir ?

Elle ne put répondre car il lui bloqua la bouche avec sa main et il lui défonça les côtes de coups de pieds rageurs.

-Plus jamais tu touches à mon fils ! Plus jamais ! Tu crois quoi ? Que tu vas pouvoir l'éjecter comme un virus ? Et que ton utérus s'en remettra, qu'il deviendra désert par ta volonté ? Un foutu petit rose désert ?

Il l'atteignit plusieurs fois au visage et elle se recroquevilla sur le carrelage et pleura. Puis il lui prit la main... Et lui cassa quelques doigts. Il s'estima enfin satisfait. Mais il lui mit encore un poing dans le menton, pour le plaisir. Anne perdit alors salement connaissance.

Jules reprit son mobile et rappela Ian.

-Allo fiston ? T'as tenu le choc, ça va ?

-Quoi ? Mais j'ai rien senti du tout ! Et je crois que maman se dirige vers les chiottes avec ses aiguilles dans la main ! Je suis grave dans la m...

-Dis pas de conneries, t'as aucune conscience du monde réel. Là, elle gît à mes pieds. Je viens de lui mettre une petite raclée assez honorable.

-Si c'était comme tu dis, je pense que je m'en serais rendu compte.

-Mais c'est pourtant vrai. Dis-moi, t'es bien Ian ? Ian Durand ?

-Durand avec un D ou un T ?

-Un D.

-Oh, noooon... Moi c'est Durant avec un T. J'ai dû me gourer avec l'annuaire sur Internet.

-Ouais. Je me disais bien que c'était bizarre qu'Anne veuille avorter, elle a toujours voulu un enfant.

-Bon, ba... Je vais pas vous déranger plus longtemps, Monsieur. Désolé pour le malentendu.

-C'est pas grave. Essaye de survivre, petit. Adieu.

Et Jules raccrocha. Il s'assit à coté d'Anne et la regarda et vit qu'elle était vraiment dans un sale état. Il prit son pouls, qui était très faible. Peut-être avait-elle plongé dans le coma.

Il se releva, sortit, monta dans sa voiture et partit rapidement.


3 mai 2008

Première nouvelle sur le Quatrième thème.

Mouvement perpétuel

Au dessus de nous, le ciel est gris.
De ta douce chaleur, je me languis.



Elle s'endormit.
Les histoires, généralement, finissent plutôt ainsi.
La mienne, je pourrais dire qu'elle ne se termine pas.
Aujourd'hui, comme chaque jour, elle s'endormit.

La vie est juste un mouvement perpétuel.
Aujourd'hui, comme chaque jour...
Aujourd'hui, comme chaque jour,
Elle m'apparut.
Elle sortit de mes bras,
Merveilleuse.
Puis elle reprit sa route.
Moi,
Je restais ainsi.
Que faire d'autre ?

Cela devait bien faire des années lumières que je l'admirais,
Chaque jour,
En sachant pertinemment
Que j'aurai mon flash avant midi,
Comme chaque jour.
Car elle m'illuminait de toute sa chaleur.
A midi,
Elle était déjà bien loin de moi.
Et c'est là qu'elle m'illuminait le plus.
C'est fou, le désir.
Séparés,
Elle vous réchauffera de son sourire.
Restez collés,
Et vous vous consumerez pour le pire.

C'est seulement à la fin de la journée qu'elle se décide,
Comme chaque jour,
A se rapprocher de moi.
Elle descend,
Petit à petit.
Le temps semble se figer.

Aujourd'hui,
Comme certains jours,
Elle a choisi une petite crique
Pour se jeter dans mes bras.
La mer vient s'écraser sur le sable chaud
Au rythme de mes battements de cœur.
Les roches des falaises
Qui ceinturent notre idylle,
L'écume des vagues,
Le clapotis des quelques gouttes de pluie sur le sol,
Et les oiseaux qui rentrent au nid,
Nourrir leurs petits.
Au dessus de la mer il y a un avion,
En dessous de la mer, quelques espadons...
Tout cela semble être la douce symphonie
De nos retrouvailles,
Comme chaque jour
Avant la nuit.

Puis,
Petit à petit,
Tout ça n'a plus de sens,
Plus d'importance.
Il n'y a plus de mer,
Plus de plage,
Plus de rochers,
Plus de falaises..
Il n'y a plus que toi,
Et moi.
Et notre amour,
Comme chaque jour.
Et nous nous retrouvons
Dans ce nouvel horizon.
Cet horizon rose.
Rose fushia.

Les choses perdent leur sens.
Plus de noms,
Plus de signification.
Les choses perdent leur essence.
Et le sable chaud vient s'écraser sur la mer
Au rythme des battements de mon cœur.
Et les falaises des roches
Qui nous idyllent, mon amour.
Et les vagues sur l'écume.
Et le clapotis du sol sur sur les quelques gouttes de pluie.
Le nid rentre aux oiseaux.
Manger ses petits.
Et la mer s'est crashé dans l'avion
En voulant éviter les espadons.

Petit à petit,
Même tout cela n'existe plus.
Il n'y a plus que toi
Et moi.
Et l'horizon,
De plus en plus rose.
Notre horizon,
Comme chaque jour.
Notre désert rose,
Notre abri,
Notre nid,
Notre guérison.
Comme chaque jour,
Toujours...

Tu déposes ton visage,
Tout doucement,
Contre mon épaule.
Et,
Comme chaque jour,
Tu t'endors,
Doucement,
Tandis que je te regarde
Devenir de plus en plus rose.
Et puis vient la nuit.

Un jour,
Quelqu'un m'a dit
Que l'absence ni le temps ne sont rien lorsqu'on aime.
Pourtant,
Chaque nuit,
Je te perds.
Le temps semble si long.
Même si,
Toujours,
Sur la Lune,
Je peux voir le souvenir de ta lumière
Avant que de mes bras
Tu n'émerges en baillant.
Mais le temps semble si long...



Au dessus de nous, le ciel est gris.
De ta douce chaleur, je me languis...

Nouvelle libre : Avant l'envol

Nouvelle que j'ai écrite pour un devoir de français de ma (première) seconde. Il fallait écrire l'histoire d'un enfant disparu en se basant sur une histoire vraie d'un article de journal.


Avant l’envol



Au fin fond du Monde, une très vieille légende raconte que, parfois, des anges descendent des Cieux sur Terre. Leur apparition est merveilleuse, et leur disparition est mystérieuse. On dit même que de leurs derniers souffles naissent des arcs-en-ciel. On ne les voit pas, on ne les reconnaît pas. Certains illuminent des vies, meurtrissent des cœurs par leur disparition. D’autres, au contraire, jouent avec les vies et peuvent faire de la Terre un enfer.

Je suis l’un d’entre eux. Mon nom est Elen. J’ai dix de vos années, mais mon âge spirituel remonte à bien loin, lorsque les continents n’étaient pas encore ce qu’ils sont et que des étoiles, de la poussière céleste tombait sur Terre en de multiples gouttes dorées, pareilles au miroitement de la pleine lune sur l’eau. Mais, il y a deux jours, je suis mort. Laissez-moi vous conter cette histoire…


Là-haut, ça s’agitait. Une personne allait être désignée pour naître sur Terre, afin de guider les Hommes vers le Bien, ou vers le Mal. Avant de continuer, quelques explications s’imposent.
Mes frères sont, à mon image, des Âmes, ce que vous, Humains, appelez des anges. Nous vivons dans un autre niveau d’existence, là où la matière n’existe plus. De temps en temps, l’un de nous est tiré au sort pour être envoyé sur Terre. Notre mission est simple : faire avancer vos vies, votre conscience, votre esprit pour qu’un jour, peut être, nous puissions nous retrouver dans le même Monde. Mais, tout comme vous, nous ne sommes pas tous semblables. Ainsi, certaines Âmes peuvent être cupides, gourmandes, avares, paresseuses, luxurieuses, coléreuses ou envieuses, parmi les principaux pêchés. Mais aucune Âme n’est foncièrement mauvaise ou bonne. Lorsque l’un de nous doit être désigné, tout le monde veut être cet élu. Et pour cause : la vie là-haut n’est pas si idyllique que cela en à l’air. Nous avons autant d’occupations et de problèmes que vous. Nos deux Mondes co-existent et se complètent l’un, l’autre. C’est pourquoi toutes les Âmes souhaitent descendre. De plus, une fois notre vie sur Terre achevée, nous pouvons rejoindre le paradis. Là-bas, le temps n’existe plus. On oublie tout et on commence une nouvelle vie, la plus belle de toutes. Mais moi, je ne pourrais probablement pas. Moi, j’ai échoué…

J’étais un pur, c'est-à-dire un de ceux qui n’avaient jamais vécu sur Terre. En haut, il y a les purs, et les illuminés, ceux qui ont finit leur cycle de vies sur Terre et ont rejoint une nouvelle étape, passant d’Esprit à Âme. Autant dire que de descendre sur Terre était pour moi une grande épreuve, et cela m’intriguait.
On m’avait envoyé en France, en Bretagne, dans les environs de Rennes. Mes parents étaient deux personnes plutôt modestes, aimantes, et dont la vie n’avait pas toujours été facile. Tout avait été très vite. J’avais été tiré au sort et, le lendemain, je naissais. J’aurai peut être pu faire de grandes choses. Oui, mais il y avait eu une erreur. Je n’aurais pas du être envoyé dans ce Monde, pas à cette époque. Je ne pouvais pas y survivre. Chacun de nous possède, comme je l’ai dit précédemment, un pêché originel. Moi, j’avais hérité de la curiosité, ce qui n’est peut être pas en soit le pire des pêchés. Mais nous sommes également gratifiés d’une qualité. Le sort a voulu que la mienne soit la compassion. Un mélange plutôt détonnant quand on sait ce que l’on peut trouver dans le cœur des gens, en fouillant bien.
Durant toute mon enfance, tout se déroulait dans la perfection. J’étais un enfant plutôt réservé, mais aimant. Dès cette époque, déjà, j’étais destiné à devenir celui qui rapprocherait des ethnies, ou qui anéantirait des barrières liées aux religions, aux couleurs, ou à je ne sais quoi d’autre. Une mission, et pas des moindres.
Je venais d’avoir 10 ans. Nous étions le 3 juillet 2005, et nous rentrions d’un repas familial près de Nantes. Le destin me frappa, comme la foudre sur l’arbre. Un destin hors du commun, puisque cet évènement était animé par une puissance malveillante, celle-là même que je devais combattre. Mais, si tôt ? Je vis ce signal que mes parents, eux, ne semblaient pas voir. Quelque chose d’indescriptible, mais pourtant un souvenir impérissable. Je n'eus pas le temps de réagir, notre voiture fut littéralement aplatie sous un camion. Mon père et moi nous en sortîmes miraculeusement avec seulement quelques fractures. Mais ma mère y laissa la vie. Tout alla très vite ensuite. L’enterrement. Puis mon père qui sombra petit à petit dans l’alcool. Il m’était de plus en plus difficile d’ignorer tout cela et de me concentrer sur ma mission.
Ce jour-là, le 8 décembre, j’en avais assez. Bien que je savais que mon géniteur n’était en réalité qu’un pion dans cet ensemble, j’y étais attaché et je voulais plus que tout l’aider, je voulais savoir ce qui le détruisait. Alors, lorsque le soir fut venu et qu’il me croyait couché, j’allais agir. Assis sur son fauteuil, il fixait le vide, la bouteille dans sa main gauche. Je m’approchais encore et encore.
-Olivier, dit-il en me voyant, tu n’es toujours pas couché ? Tu dev…
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Son regard avait croisé le mien, et je m’adressais à présent à son Esprit.
-Père, quel est donc ce mal ?
-Olivier… Je… Tu… Que m’arrive t-il ?
-Peu importe. Le temps est compté maintenant. Dis-moi, quelle est cette chose qui te ronge ?
En effet, le temps défilait pour moi. Je savais pertinemment que de dévoiler mon Âme m’affaiblissait de minute en minute. Mais cela m’était égal. Je voulais qu’il soit heureux, même si pour cela je devais donner ma vie. C’est ça, la compassion, entraînée à l’excès.
-Je… Tu devrais le savoir, Olivier. Depuis… sa mort, mes jours sont amères, mes nuits sans fin et sans espoir.
-Et alors ? Tu laisses tomber ? Tu laisses ton être mourir de la main du chagrin ? Alors tout ce que maman a construit n’aura servit à rien…
-Je… Désolé, je suis faible.
-Non, tu m’entends ! Tu vas te battre. Ton bonheur est ma mission, à présent.
-Ta mission ?... Je ne comprends rien.
-Je ne peux rien te dire de plus. Tu oublieras cette conversation et… non, il est trop tard !
Je me sentais partir. Ma matière se dissipait, mon Âme s’envolait.
-Père, il est trop tard. Ne perds pas espoir, garde foi en toi et en la vie. Tu me retrouveras dans tes songes. Tu seras heureux. Je donne ma vie, mon destin pour cela. Adieu, père.

C’en était finit. Jamais je ne ressentis pareille blessure, pareil arrachement. Lorsque j’ouvrais les yeux, il était devant moi, dormant dans son fauteuil. Dehors, l’averse se dissipait un peu, mais tout en continuant d’arroser les environs. J’étais entre tout, ni Âme, ni Homme. Rien que Moi.
Le soleil se leva et déposa ses premiers rayons sur le visage de mon père. Celui-ci se réveilla en un puissant bâillement. Puis il se leva, s’approcha de la fenêtre pour admirer le spectacle. Un magnifique arc-en-ciel illuminait le ciel à présent bleu, et sur le sol humide des dernières gouttes tombées, un doux parfum de bien-être glissait de flaque en flaque. Puis mon père m’appela afin que je vienne admirer, à mon tour, ce magnifique spectacle. Aucune réponse ne lui parvint, évidement. Au deuxième appel anxieux, le doux parfum s’était déjà transformé en un vent glacial, murmure d’une peur inimaginable. Le constat était là : j’avais disparut. Sous mes propres yeux, qui plus est. Mon père était complètement déboussolé. Dommage, je m’y étais fait, à cette vie…
Plus tard on retrouverait mon corps mutilé quelque part. Mon père serait fou de chagrin, puis, comme convenu, il oublierait, avec le temps. Peut être même qu’il refera sa vie. Le faible part, le fort reste. C’est comme ça, la vie, c’est dans l’ordre des choses…

Mais moi, à présent, je dois être jugé pour savoir quel sera mon sort. Si je suis déclaré coupable de faiblesse humaine, je devrais retourner au stade d’Humain, en oubliant tout et ce jusqu’à ce que mon cycle de réincarnation se termine et que j’atteigne l'Absolution. Sinon… Sinon, je pourrais te rejoindre, mère.


La vie n’est pas juste, mais même si mes rêves se sont envolés, il reste encore de l’espoir.

Prenez garde, un ange est peut être très proche de vous. Si tel est le cas, chérissez-le de tout le bonheur qu’il mérite et qu’il vous donne. Avant qu’il ne s’envole.

2 mai 2008

Le Clandestin - Chapitre Cinquième

Desolé... Ce chapitre n'est pas très bon.
Mais patience, l'histoire se met en place. ;)


Chapitre Cinquième – Vengeance :


Le chaos est une chose fascinante. Ou pourrait croire à un vaste désordre. Mais, en fin de compte, il se trouve être un ordre bien plus compliqué que le précédent. Un ordre où les chemins sont cachés, les buts imperceptibles, les lois aliénables.
La vie devient alors une suite complètement illogique d’évènements et de choix…


Jersey, Décembre 1961…

Mon plan était fin prêt. Durant des semaines, j’avais filé ma cible, observant le moindre de ses gestes, suivant le moindre de ses déplacement. La première semaine, je ne le trouvais pas, il devait être en voyage. Puis il réapparut. J’eu beau le suivre, jamais je ne le vis avec quiconque d’important, quiconque de suspect. Il était avocat à son propre compte, et parfois il lui arrivait de se déplacer jour et nuit. Je m’en moquais, j’étais bien décidé à l’avoir. Par plusieurs reprises, une envie indéfinissable de tuer cet homme me parcourait l’esprit. Mais je m’en retenais. Il ne fallait pas…
Puis, j’en eu assez de ne pas bouger. Je devais en savoir plus, puisque, apparemment, il cherchait volontairement à ne rien m’apprendre, se doutant de ma filature.

Un après-midi de Décembre, alors qu’il pleuvait à torrents sur la ville, je me préparais à aller voir l’homme qui m’avait tout prit. J’allais enfin régler mes comptes.
Je pénétrais dans le bâtiment. Il n’y avait personne, seulement une assistante, occupée à ranger des dossiers, trier des papiers, et mettre des notes, ci et là. Je lui montrai ma plaque et lui dis que je devais voir Monsieur Crook de toute urgence pour une affaire de police. Elle ne me laissa pas entrer immédiatement. Elle me dit d’attendre, et elle alla voir l’intéressé. J’étais mal. Me laisserait-il passer ? Me laisserait-il l’approcher ? Rien n’en était moins sûr.
Puis elle revint, dans un laps de temps plutôt court, mais qui parut interminable. Elle me fit un signe de la tête, me disant d’y aller. Je la remercia et me dirigea vers le bureau de l’homme. J’y étais presque, je sentais en moi bouillir la colère et l’excitation.

Comme je pénétrais dans le bureau de Crook, je le vis, là, sur sa table, à regarder des tonnes de papiers tout en buvant un verre de scotch. M’avait-il vu ? Savait-il seulement que l’agent en question, c’était moi ? Peut être pas…
-Crook ! dis-je, comme pour le tirer de ses affaires. Enfin, nous nous retrouvons.
-Quoi ? Mais que… Comment es-tu entré ? GARDES !
La chance était avec moi ce jour là. Non seulement j’avais pu entrer, profitant sans le savoir du fait que Monsieur Crook attendait un policier pour ses affaires. Mais en plus, j’avais prévu, au cas où les choses tourneraient mal, de me débarrasser des gardes. Chose que je fis en leur donnant pour tache d’aller chercher une personne qui n’existait pas, à une adresse qui n’existait probablement pas non plus.
-C'est finit, Crook. Tes gardes ne rappliqueront pas. Maintenant, c'est entre toi et moi. Il n'y a plus cette plaque, il n'y a plus ces gardes, il n'y a que toi et moi !
En même temps que cette phrase sortait de ma bouche, je sentais que je m’emportais. Je luttais pour garder la tête froide, mais la colère m’envahissait, de toutes parts.
-Nous deux ? Ha ha ha ! Pauvre pantin ! Mais qu'est ce que tu crois ? Que je suis le seul responsable de la mort de ta femme ?
Cette phrase résonna dans ma tête, comme un glas meurtrier.
-Qu'est ce que tu veux dire par là ?
-Ha ha ha. Mais, mon pauvre, tu n'as pas compris ? C’est toi. Tu es le seul responsable de sa mort. Par ton entêtement, tu as provoqué son décès.
Il avait touché un point sensible. Il pensait que, ainsi, je me découragerais dans ma vengeance, mais c’était mal me connaître. Il ne fit que renforcer ma colère.
-Espèce de salopard !
-Attends, attends… Qu’est ce que tu es venu chercher, ici ? Tu comptais juste débarquer, comme ça, dans mon bureau, pour me demander de régler mes comptes ? Tu me déçois !
-Je vais te dire ce que je comptais faire. Je comptais te faire baver le nom de tes employeurs en même temps que tes tripes, puis te faire goûter un peu de la souffrance que je ressens chaque jour.
Ces derniers mots étaient sortis. Je n’étais à présent plus en colère, ni conciliant non plus, d’ailleurs. Je voulais simplement une vengeance sanglante et meurtrière.
-Ahem... J'en aurais presque peur... répliqua t-il. Allez, vas-y. Je te jure que je ne vais pas crier !
Il pensait que je ne le ferais pas. Il me poussait à bout…
-C'est ça! Cri tant que tu peux. Lui dis-je, comme je sortais un couteau et un élastique. Je ne pensais m’en servir uniquement pour lui faire peur, mais plus rien ne m’arrêtais. Ce que j’avais prévu, je n’y songeais même plus.
-Qu’est ce que… Mais…
Je le bloqua sur sa table, lui ôta son pantalon, et lui enfila l’élastique.
-Ahhhhh, non, cria t-il !
Ses cris résonnaient dans la pièce. Ou peut être était-ce dans ma tête…

On perd tous repères, on devient quelqu’un d’autre. Puis on perd pied. On va trop loin…

J’entendis une porte s’ouvrir derrière moi. Je me retourna. Cette irruption me raccrocha à la réalité. Et comme je vis mes mains pleines de sang, et ces murs devenus rouges, je réalisa.
L’homme qui venait d’entrer était un associé de Monsieur Crook, très certainement. Il portait un costume cravate et avait avec lui une petite mallette.
-Monsieur Crook ?
Puis il me vit, et il vit ce que j’avais fait.
-Monsieur Croo… Oh, mon dieu !
Je repris mon couteau et me dirigea vers la sortie, vide de toute haine.
En passant à côté de l’homme, qui restait figé, je lui dis :
-Dieu ? Il n’est plus là, pour personne.
L’homme se dirigea dans un coin de la salle et y déposa les restes de son déjeuné. Je passais dans le hall d’entrée. La secrétaire, qui se dissimulait derrière son bureau, n’allait certainement pas tarder à appeler la police. Je ne devais pas rester là…
Je sortais du bâtiment, et j’entendais derrière moi les cris des gens, qui pleuraient devant tant de barbarie.


Mes jours sont amers, mes nuits sans fin et sans espoir.

Bugling Eyes Chapitre 6

Pour patienter, en attendant deux nouvelles, respectivement sur les sujet 2 et 4. ;)

VI- Où s'accéléra l'agréable jeu dont le sort se porte garant.

Serge entra donc là où le futur, dans sa robe chamarrée, l'eût attendu, d'après ce que le malheureux cru. C'est dans ce but même que l'homme lança de grands coups de talons dans la porte de chez Uranus, ou la belle flamme de son eros. Comme cela ne sembla pas marcher, Serge fut frappé par la foudre de l'audace, appuyant sur la touche du mégaphone où « M. et Mme. Roux et leurs enfants » fut lu, car ce nom plu.
-Ah ! Marcel. C'est pas trop tôt. lança-t-on à travers les ondes du téléphone d'appartement. Ce fut M. Roux, sans aucun doute, probablement attendant son hôte répondant au doux prénom de Marcel.
Pas une, pas deux, et quatre non plus, Serge se jeta sur cette chance s'offrant.
-C'est Marcel. osa l'énergumène. Ouvre.
M.Roux appuya sur le bouton d'ouverture de la porte et, au même moment, Serge n'eut plus qu'à pousser le battant pour pénétrer dans ce chaud appartement.
-Alea jacta es. lança le fougueux éperdu en cavalant dans le hall d'entrée où, forcément, personne ne fut présent pour entendre et comprendre l'horreur que l'homme s'apprête à commettre. M. Roux attendra sûrement longtemps. Ou alors Marcel débarquera, plus tard, et l'homme au nom couleur renard ne comprendra pas l'étrangeté du phénomène.

Ne sachant pas le doux nom de celle que son ardeur traque, Serge pensa que ses pas, menés jusque là par Zarathoustra, le seront à nouveau pour trouver la bonne porte. Car, comme fut narré plus tôt, l'on exécuta avec excellence la tâche céleste d'exaucement des voeux du monde et Serge ne fut pas en reste. Alors ses pas le menèrent à la porte trente-sept. Et justement, devant cette porte, Serge aperçu une poubelle dans laquelle sa fureur pu trouver une arme à la hauteur de sa volonté : une barre de fer, venant probablement d'un quelconque objet de métal sans doute cassé.
Serge la serra entre ses phalanges, s'avança à la porte et cogna entre deux et quatre coups. L'on ouvre.
-C'est pourqu...
Serge ne donna pas au malheureux père la chance d'arrêter sa phrase. La barre de fer s'écrasa sur la tête du pauvre homme et un peu de sa cervelle éclaboussa la moquette mauve sur le sol et le beau revêtement bleu des murs. Le reste des membres du clan de la belle Uranus – sa mère, son frère cadet et sa grande soeur – hurlèrent à la vue de ce lugubre spectacle. Leurs bêlements redoublèrent lorsque Serge, poussé au summum de sa fureur, poussa un grondement dans une quelconque langue étrangère , le Tatar de Kazan, les empressant de révéler où se trouve la somptueuse créature que son dard empourpré recherche désespérément.
Comme nul de décoda ce que l'homme bavant maugréa, nul ne rétorqua. Serge, enragé, jugea bon de proprement étaler leurs crânes sur le sol mauve du salon, un à un, par la seule force de ses coups de masse vengeresse.