31 mars 2008

Le Clandestin - Chapitre Troisième

Chapitre Troisième – Le fil de la vie :

Comme l’avait plus ou moins dit cet homme, la vie ne tient parfois qu’à un fil… Un tout petit filin, balançant au vent. Et, brutalement, il cède, nous laissant à terre, avec comme seul espoir un petit fil entre nos mains, un petit rien.
Et on en vient à se demander à quoi joue la vie. Pourquoi nous met-elle là ? Que cherche t-elle ? Pourquoi tant d’épreuves ?

Jersey, Octobre 1961…


L’hôpital… Je commence à péter un câble. Elle est dans cette salle depuis déjà trop longtemps. Va-t-elle bien ? Et si elle était morte... ? Non, ça n’est pas possible, elle ne peut pas me laisser…
C’est à ce moment précis que le médecin, Georges Scrad, sort de la salle.

-Georges ! Comment va ma femme ? S’il te plait, dis-moi qu’elle va mieux…
Il prit alors un air désolé, celui que je l’avais déjà vu tant de fois prendre avec les familles endeuillées, puis il me dit :
-Ecoute… On se connaît depuis déjà bien longtemps, et je ne vais pas y aller par quatre chemins.
-Je… je t’écoute, lui dis-je, prêt à tout entendre. Si tant est que l’on puisse se préparer à apprendre la mort de sa moitié…
-Voila. Ta femme a été poignardée à 20 reprises et avec une violence rare. J’ai rarement vu ça auparavant. Elle a perdu beaucoup de sang, et des organes vitaux ont été atteints notamment le…
Il allait partir dans son bla-bla de légiste. Je n’avais pas la tête à ça.
-Georges. Epargne-moi tes comptes rendus du médecin compatissant, par pitié. Il s’agit de ma femme, bon dieu ! Comment va-t-elle ?

C’est là, à ce moment même où je m’entends dire ça, que je réalise… J’ai souvent dû annoncer à des familles la mort d’un proche, mais jusqu’alors, je ne savais pas à quel point cela pouvait être douloureux.

-Eh bien… Elle est salement amochée. En vue de ses blessures, je n’ai pas eu d’autre choix que de la plonger dans un coma artificiel…
-Qu… Quelles sont ses chances de s’en tirer ?
-Pour être sincère… je pense qu’elles sont quasi-nulles. Elle a perdu énormément de sang et, de plus, un des coups lui a transpercé le poumon droit. Si, par miracle, elle survit, elle ne sera plus celle que tu as connue. Je suis désolé…
-D… D’accord. Je te remercie, Georges… pour ta sincérité. Je… Je crois que je vais aller voir comment elle va et la veiller, si tu me le permets.
-Normalement les visites sont finies, mais pour toi, elles sont ouvertes tout le temps qu’il faudra. Tu peux aller la voir, si tu veux.
-Merci… encore.
-Pas de quoi. Je suis sincèrement désolé pour tout ça. C’est malheureux…
Je me retourne alors et m’apprête à pénétrer dans la chambre de ma femme. Avant de pénétrer, j’entends la voix de Georges me dire une phrase, qui se met à résonner dans ma tête.
-Et surtout, fais gaffe à toi, mec !

Fais gaffe à toi…

Non… Je ne veux plus…


Etrangement, cette nuit-là, pendant que je veillais ma femme, je repensais au premier cadavre que j’avais vu…

Jersey, Avril 1959…


J’étais alors qu’un simple bleu. Je venais tout juste d’être admis au sein de la police. On m’avait confié au meilleur inspecteur de Jersey, l’inspecteur Foley. Nous avions déjà enquêté sur maintes affaires auparavant, mais ce jour-là, on venait de repêcher un cadavre. L’occasion pour mon maître de me faire enquêter sur un assassinat.
Nous arrivâmes au lieu de l’enquête. Beaucoup de policiers étaient déjà présents. Il y avait comme une agitation folle, on voyait des hommes-grenouilles, des policiers, des gendarmes, et même quelques militaires. Derrière des barrières, la foule locale était agglutinée pour en voir le plus possible de ce qui se tramait ici.
Et alors je la vis… C’était une femme. Une jolie jeune fille nue. Sa peau était bleue, ses cheveux blonds, et elle avait de nombreuses blessures près du sexe. A différents endroits, elle était déjà en décomposition. Des asticots sortaient tantôt de sa bouche, tantôt de son nez, pour enfin aller se réfugier dans l’œil en passant par un petit trou qu’ils avaient creusé au préalable.
Cette vision m’horrifia, me répugna. On l’eut été pour moins ! J’en avais le ventre retourné et mon déjeuné avait, d’un coup, un goût beaucoup plus âcre que précédemment. Mes tripes criaient à présent, mon repas voulait sortir. Je me précipitais donc dans un petit coin et vomis mon repas. Manque de chance, toutes les personnes présentes n’avaient pas manquées de remarquer qu’il s’agissait de mon ‘premier cadavre’. Il y eu des éclats de rires, des moqueries, on scandait ‘ha ha, les bleus sont vraiment des fillettes !’. Une vision assez étrange lorsque je me souvenais que l’on était sur les lieux présumés d’un meurtre effroyable, et qu’au milieu de tous ces gens hilares se trouvait une femme morte, repêchée peu de temps avant dans l’eau et dont le cadavre en putréfaction lançait une odeur nauséabonde sur toute l’assemblée. Où étais-je donc tombé ?
L’inspecteur Foley s’approcha alors de moi et me dit :

-Eh bien, jeune recrue, on ne tient pas face à un cadavre ?

Il avait été le seul qui n’avait pas rit, le seul qui n’avait su détourner son regard du cadavre pour voir son apprentis vomir ses boyaux.

-Hum… C’est que… Monsieur, si je peux me permettre, c’est le premier… enfin la première… le premier cadavre que je vois, quoi. Et… je n’imaginais pas ça comme cela.

Bien entendu, ce n’était pas le premier mort que j’avais vu. Il y avait eu mes parents, avant elle… Mais cela est une autre histoire, et je ne vis d’eux que leurs derniers instants, pas réellement leurs cadavres.

-Ha ha ha ! Tu t’y feras vite, t’en fais pas, me dit alors mon mentor.
-Oui. Je… je l’espère bien.
-Je me souviens, fiston, la première fois que, moi aussi, j’ai vu mon premier macchabée, reprit-il. J’étais alors qu’un jeune gringalet, tout comme toi. J’étais très intrigué. Je demandais à mon formateur quelle était cette odeur si forte qui émanait de cette chose en décomposition. Et sais-tu ce qu’il m’a répondu ?
-Heu… eh bien, non.

Il se tourna vers le cadavre et dis d’un ton sec :

-Eh bien, en réalité, il ne m’a rien répondu. Il m’a menotté au mort et pour me punir de n’avoir pas appris mes rudiments, il m’a laissé toute la nuit en bonne compagnie dans la morgue.
J’eu un relent. Comment peut-on passer tout une nuit avec… ça ?!

Il reprit donc en se tournant vers moi, le sourire sur les lèvres.

-Alors, j’en ai appris à les apprécier moi, les cadavres. Surtout celui-là… Une jeune femme, très jolie. Elle avait les yeux d’un bleu… Et des cheveux d’un blond…

Son ton retomba…

-Oui… si ce n’était ce trou au côté droit, elle était parfaite… Elle était froide, immobile, sur sa table mortuaire.

Il me regarda dans les yeux, et finit :

-On eu dit le sommeil d’un ange.

Le sommeil d’un ange…

Bugling Eyes Chapitre 4

IV- Où entra le désir, où sorti la torpeur, où cria l'infinie subterfuge.

Jessica arriva chez elle. Elle tapa le digicode. Serge ne bougea point. Il la mirait du haut de sa tourelle, et tel un serpent languissant, crachait son venin sur les feuilles du buisson dans lequel il se dissimulait. Il se voyait juxtaposer sa passion sur la passion de Jessica, fondre son désir dans son désir. Et il leva les yeux vers le ciel, poussa un soupir lorsque Jessica, innocente, ramassa les clés qu'elle venait de faire tomber et que sa jupette se souleva comme un cogito cartésien qui dirait « Je pense donc je suis. Je suis. Je suis. Je suis. Je suis...etc ». Elle introduisit la clé dans la serrure tandis que le déclic se fit sentir. Serge la regarda entrer et disparaître de sa vue. Il chancela. Le bourgeon de son désir n'était pas encore tout à fait éclot. Mais il était sur le point d'exploser, de céder à la pression du trop plein, de l'acme se faisant attendre, du désir brûlant jusqu'aux entrailles de son corps suintant, trépignant, gesticulant.

Il poussa un profond soupir et, n'en pouvant plus, alla plus loin afin de déverser sa frustration, ce long torrent, fleuve confluent d'une urètre distendue, douloureuse, victime innocente d'un éboulement de pression artérielle.

Puis il se recroquevilla sur lui-même. Triste fin pour un aigle si beau, triste atterrissage d'un décollage si doux. Le fruit interdit à peine croqué, l'en voilà privé. Douloureuse réalité, barrière immatérielle, mais tellement significative. Il tomba à terre et une banane à peine digérée sortie de sa cavité stomacale, évacuant sa rage, la vulgaire idée germant dans son esprit. Il releva la tête et essuya sa bouche à l'aide de la manche de son pull en laine. Il se laissa basculer contre le mur et enleva son bonnet d'un geste tremblant de la main. Il regarda le ciel, mira les formes tendres de la Lune, l'air émerveillé. Il avança sa main. La toucher. Son royaume pour pouvoir la toucher. Une larme glissa sur sa joue et alla mourir sur ses lèvres. Il se sentait si faible, il se sentait un rien. Rien vide. Rien sinueux, certes, mais rien clôt, petit, perdu. Raté. Il se sentait raté.

« Ah, doux Jesus – ou plutôt Satan, mais peu importe. Ah, Créature divine, Être Supérieur qui régit ce monde, pourquoi m'imposer cela ? Donne-moi le nectar, le Divin breuvage, car je veux goûter la tranquillité, à présent. Ivre de passion que je suis. Ô, Être grisé, Dieu de l'ivresse, tu dois me rendre sobre ! ». Telles furent à peu près ses pensées.

Là-haut, ça s'agitait pas mal. L'on venait de faire un échec et mat en Afrique, et l'on venait d'y perdre beaucoup. L'on criait de toutes parts :
« Moins dix deux en Angola. » de Saint-Benoît au Divin.
« Moins deux six au Cameroun » de Saint-Paul au Créateur.
« Moins vingt-six deux au Sénégal » de Saint-Jacques au Grand Barbu.
« Moins zéro un à Paris » de Saint-Hypocrite au Divin Mensonger...
« Assez ! » cria l'Immortel. « Je m'en vais boire un coup au troquet. Dites à Satan de me rejoindre. j'ai à lui parler. »

Il se leva.
« Mais, Seigneur. » osa Saint-Damné. « Et les réclamations du jour ? »
La Divine Divinité se retourna. Ses yeux s'embrasèrent et Saint-Damné disparu dans une grand brasier. Puis il réapparut avec une petites flammèche, quelques instants plus tard, l'air abasourdi.
« Les réclamations ? Oh, par les miches de la Vierge, donnez-les à Saint-Parfait. Il s'en occupera à la perfection. »

L'on envoya donc les réclamations à Saint-Parfait qui fit, à l'image du Tout-Puissant, un travail Parfait.

Il se trouve justement qu'il choisit ce moment-même pour réaliser les souhaits contenus dans le sac à réclamations, le moment où Serge, assit sur son chagrin, faisait reluire la Lune dans la focale de sa pupille. Il vit alors quelque chose descendre du ciel, qui répandait sur son passage une poussière dorée qui, éclairée par la lumière de l'Astre de nuit, donnait l'impression qu'une fée fut descendue des nuages sur Terre.

Serge, émerveillé, songea alors à cette image qu'il avait vue, quelques jours plus tôt, dans un quelconque film dans lequel une petite fée tintinnabulante, belle comme un ange, donnait des ailes aux enfants en leur jetant sa poussière magique. Il accourut. Mais il ne vit au sol qu'un petit paquet duquel s'échappait une poudre blanche et farineuse, mais certainement par une fée. Il aspira un grand coup et soupira. Mais dans cet acte irréfléchie, mécanique, Serge n'avait pas saisit qu'il venait en réalité de respirer deux grammes de cocaïne venant tout droit du Ciel, ou plutôt en vérité de Colombie, où le commerce illégal de drogues faisait fortune.

25 mars 2008

THEME DE LA SEMAINE 3

Hello tout le monde ! Voici le lien du thème 2 auquel vous pouvez toujours participer, idem pour le thème 1.

Thème de la semaine : "Je ne veux plus me voir ni t'entendre"

Contraintes diverses :
-Un cri doit éclater à un moment ou à une autre de votre nouvelle.
-Présence d'une référence quelconque à l'album "The Wall" de Pink Floyd. (ce lien pourra vous être utile)
-Le premier et le dernier mot de votre nouvelle doivent être idendiques.

(Proposé par Nairod)

Bonne chance et bonnes lectures ! (si vous êtes en manque d'inspiration, vous pouvez acheter à bas prix une muse sur Ebay)


24 mars 2008

Le Clandestin - Chapitre Second

Chapitre Second – Au début :


Une fois de plus, je me suis égaré… Je vais commencer par présenter la situation, déjà.

J’étais flic sur la petite île de Jersey. Mes parents, Bretons, m’y avaient éduqué, m’apprenant anglicisme et francicisme.

J’avais rencontré ma femme à l’âge de 22 ans. Ses yeux bleus, pareils à de belles étoiles scintillantes, son sourire qui ranimait mon cœur… tant de beauté et de merveille qui liquéfiait mon chagrin, le laissant pour le passé.
Puis l’étoile s’est éteinte… On me la vola, et ce jour-là, je sus que rien ne serait plus jamais comme avant.

Depuis des semaines, déjà, je savais qu’on me suivait et que l’on m’en voulait. Rapport à une de mes enquêtes, pourtant à l’aspect banale.

Jersey, Septembre 1961…

J’étais dans mon bureau, tapant un de ces foutus dossier. Ma récente promotion à la fonction d’inspecteur chef ne me dispensait hélas pas de toute la paperasserie habituelle. Je faisais donc mon devoir sans rechigner. Il fallait bien montrer l’exemple…
Puis on frappa à ma porte.
-Entrez. Dis-je.

Un petit bonhomme entra alors en costume de policier. C’était Philippe. Il était l’un de mes hommes, collègue depuis déjà pratiquement mes débuts.

-Un homme pour toi. Il dit s’appeler Monsieur Crook et il souhaiterait te parler de ton enquête, apparemment.
-Monsieur Crook, tu dis ? Mmh, nous verrons bien. Fais-le entrer, si tu veux bien.

Il sortit donc de la pièce et alla chercher l’individu. Quelques secondes plus tard, ils étaient devant moi. L’homme s’approcha. Il était plutôt grand, mince, mal rasé, mais très bien coiffé et il portait sur lui une superbe chemise en flanelle grise à rayures blanches. Tout d’abord je fus absorbé par cette chemise. Elle m’intriguait, sans même savoir pourquoi. Puis mon regard se détourna vers ses yeux. Ils étaient cruels, vicieux, méchants. On eu dit que la flamme qui alimentait ses désirs avaient mue en incendie et avait brûlé sa boite crânienne.

Il s’approcha de moi et esquissa un sourire hypocrite.
-Bien le bonjour, Monsieur l’inspecteur. Comment allez-vous donc, de si beau matin ?
Son sourire semblait tellement forcé qu’il en devenait malsain, morbide.
-Monsieur Crook, je présume. Allons droit au but, j’ai un travail monstre à terminer. Alors vous dites avoir des informations à me communiquer en ce qui concerne les dix derniers cambriolages survenus ce mois-ci ?
-Hum… vous n’êtes pas à jour, si je puis me permettre. Il s’agit de onze cambriolages pour être exact, non plus dix.

Dans le mille ! J’avais tenté la plus vieille ruse au monde, le bluff, et il était tombé en plein dedans, sans même se méfier. Je n’avais même pas cru que cela puisse marcher, mais il n’avait visiblement rien à cacher…

-Onze, vous dites ? En effet… Merci pour cette rectification. Mais quelque chose me chiffonne… comment êtes-vous au courant pour ce onzième cambriolage alors que nous ne l’avons toujours pas communiqué officiellement ?
-Je n’ai rien à cacher. Je suis parfaitement au courant de ce onzième cambriolage, même sûrement plus que vous ne l’êtes.
-Je vois… Que voulez-vous, alors ? Allez-y franc jeu.
-Ce que je souhaiterais, Monsieur, c’est que vous arrêtiez vos investigations.
-Que j’arrête mes… Rien que ça ! Dites-moi, serait-ce une menace ? Ou une tentative de corruption ?
-Mais non, voyons, ce n’est rien de tout cela. Ce ne sont que des mises en garde. Je serais absolument navré que le sort vous frappe. La vie est parfois si… déroutante !

Avec ces menaces et ces révélations officieuses, j’aurais pu le mettre au trou, ou du moins en garde à vue. Seulement, je connais ce genre de type. C’est le genre de gars qui a des appuis politiques et juridiques, pas du genre à se laisser coffrer. Il vaut mieux la jouer fine avec eux. Si je l’arrête sur le coup, il ressortira deux heures plus tard et, après, je ne pourrais plus jamais m’en approcher. Relations obliges. Je tenais un gros poisson, et je ne comptais pas le lâcher si facilement. Avec lui, je pouvais remonter bien plus haut. J’avais l’ambition et cette envie de justice en moi.

-Je vois… Et bien, vous et vos… mises en garde, je vous invite à sortir de ce bureau, si vous avez fini.
-Bien, bien… Mais réfléchissez à ce que je viens de vous dire. Vous êtes jeune et en pleine ascension. Il serait dommage pour un agent si prometteur tel que vous de tout gâcher sur une histoire qui le dépasse. Ne faites pas trop de zèle.
-Je ne vous indique pas où est la porte. Adieu, je l’espère. Malheureusement, je crains que ce ne soit à bientôt…
-Je le crains aussi. Au revoir, Monsieur l’inspecteur.

Quelle que soit la personne qui pouvait se trouver derrière cette histoire, je sentais que j’avais levé un gros poisson. Assez gros pour que des personnes hautes placées en tremblent. Une aubaine pour un petit inspecteur débutant de se faire connaître et, qui sait, d’atteindre des sommets.
J’allais creuser, et au diable Monsieur Crook ou je ne sais qui…

Bugling Eyes Chapitre 3

Voilà le troisième chapitre de Bugling Eyes.
Desolé pour les nouvelles sur les thèmes donnés. Je n'ai pas encore eu le temps d'écrire quoi que ce soit.


III- Où voltigeait la féconde oisiveté du grand dénominateur du monde.

Ce soir-là, Serge était chanceux : la nuit était douce. La pluie de la journée avait répandue dans l'air ambiant une agréable moiteur qui, la nuit venue, semblait soulever les désirs inavoués de tous ces braves gens, dans leur plus sobre apparat qui, à pas réduit, rentraient amèrement jusqu'au foyer tari.

Il pérégrinait au gré de son gros gréement. Lorsque, tout à coup, il vit Jessica au coin de la rue. Il s'arrêta. Il voulait courir, hurler, s'arracher à sa timidité. Mais il s'arrêta. Et il la vit, sublime, dans sa féminité virginale, merveilleuse petite crème d'enfance, terrible beauté d'à peine seize ans qu'il aimerait beaucoup bougréer. Elle marchait vite et déjà il ne la voyait plus. Il la suivit, à pas pressés, au bord de la route. La belle était suspicieuse, comme il a été dit, et n'aimait pas à s'égarer dans de sombres ruelles. Aussi restait-elle sur de grandes avenues, à la lumière des réverbères, ignorant que cette même clarté accélérait le souffle suffoquant d'un prédateur tapi dans l'ombre. Il la regardait. Et il voulait goûter à la transcendance. La transcendance de ses formes, la transcendance de sa voix, la transcendance de ses mains, la transcendance des ses lèvres... Il voulait se transcender, évaporer sa passion avec elle dans la Lune, créer un pont entre son désir et le Nirvana, dresser un tentaculaire viaduc sur le grand fleuve Amazone et, avec elle, remonter le courant vers l'amont de l'intelligible.

Il regardait les collines s'élever et se frotter à la lumière des réverbères, rythmées par les pas de la Belle. Il voudrait courir loin dans les collines. Loin à travers les bois, pour enfin arriver à la cascade subversive, fontaine de jouvence sauvage dans laquelle il voudrait se baigner, petit ru coquin dont ses pires désirs se font un dessein, grandes chutes immuables dont la clarté aveuglante fait tourner la tête ; et nager dans l'eau claire, cristalline, jusqu'à faire déborder le lac, décrue de puissance, éruption rougeoyante du Stromboli.

Cinquième Nouvelle sur le deuxième thème

Mon deuxième écrit pour le thème Deux supportera mieux d'être lu en cliquant sur ce lien : http://cjoint.com/?dytScLKzg3

Je le poste aussi ici, mais en petite taille (et toujours sans alinéas, désolé) car il est assez long.
Bonne lecture.


La Sixième Patte du Chameau des Glaces

On était samedi quand ça s'est passé. Je faisais du sport de canapé avec une fille ramassée sur le boulevard. Les filles moi je les ramasse toujours aux alentours de 14 heures. Pourquoi ? Parce qu'elles ont le ventre plein du repas de midi mais pas la chatte dégeu des saloperies du soir. Je m'amuse avec de la chair pleine et propre, et on se chevauche que sur le sofa, parce que le lit c'est sacré. Comprenez, y'a que moi qui a le droit de rouler dessus. Et parfois, j'astique mon vélo en m'endormant. Ah ah.
Il était 16 heures quand Tom m'a appelé. T o m, l'handicapé de la vie. Et j'ai décroché comme un pauvre con. Ouais, j'ai lâché la fille pour discuter avec ce loser fini, et encore plus fini qu'après la soirée d'hier.
-Léo ? Ouf t'es là ! Viens au loft, c'est urgent.
-Hey, du calme, tu me prends pour un chien ou quoi ?
-Je suis dans une angoisse si totale que tu devrais déjà être là.
Il raccrocha là. J'ai réfléchi deux secondes puis je me suis rhabillé et j'ai dégagé la fille et je me suis cassé. Un mec normalement constitué n'aurait jamais fait ça, plaquer un coup d'enfer pour se plonger dans une galère avec un bourge-junkie comme Tom, mais moi j'étais trop poussé par la curiosité. Et un mec au fond de l'abîme c'est toujours plus drôle à voir qu'une fille qui se fourre l'abîme.

Je débarque dans son loft dix-minutes plus tard. Tom a une allure de cadavre croisé avec un... Non d'abord faut que je vous parle de son loft. C'est un 800 mètres carré dans un putain d'immeuble haussmanien. Comment il a fait pour se payer ça ? Sale coup de chance. Au départ c'était un étudiant nantais comme moi. On se branlait dans la même fac quand un jour on a décidé de se casser à Paris pour goûter à une autre vie. On s'est trouvé un studio minable dans le XIIIème si petit que si on était deux dans la chambre-cuisine-salon, on était obligé de se toucher. Tom n'en pouvait plus.
Et au bout de quelques mois, il a reçu une lettre. Sa grand-mère venait de mourir et il héritait de son appartement. Il a direct' quitté notre piaule pour ce loft de malade, sans se poser aucune question. Ni même pourquoi sa grand-mère pouvait mourir une deuxième fois, tous ses grands-parents étant morts depuis sa dixième année. Le pire est qu'il a même pas été à l'enterrement de la vieille.
Ouais donc, ce jour-là il avait vraiment l'air mal. Aussi crade dans ses fringues que dans sa tête. Il m'a ouvert un peu sa porte et eut l'air soulagé de me voir.
-Hello.
-Putain t'as été long, j'aurai eu le temps de mourir dix fois.
-C'est quoi le problème d'aujourd'hui ?
-Une vraie connerie : j'ai perdu Charlie.
-C'est qui Charlie ?
-Quelqu'un que je dois retrouver, sinon c'est un cadavre que t'auras en face de toi.
-Tu veux que je t'aide à trouver où est Charlie ?
-Je t'en supplie.
-Et le mage et le petit chien avec son os à la con aussi ?
-Te fous pas de ma gueule.
Je remarquai alors que j'étais toujours sur le palier.
-Alors fais-moi entrer.
-Ah ouais, excuse, je suis dans les vapes.
-Je sais. Moi aussi.

Trois minutes plus tard on était cloués au divan sept places en peau de crocodile, un verre de Breizh Cola dans chacune de nos mains.
-Alors, c'est qui Charlie ?
-Tu te souviens de Jessica ?
Tom vivait seul mais il ramenait dans le lit en or massif une fille par nuit. Parfois deux, ou trois, et même douze. Son plan de drague était simple : "Salut moi c'est Tom, j'habite dans un loft, tu veux visiter ?". Il accosterai les filles avec un bras en moins et la peau du visage brûlée jusqu'à l'os, la réponse serait la même. Le jeudi il ramène des gamines vraiment spéciales, qui l'invitent ensuite dans des soirées bien tordues. La plus spéciale qui est venue chez lui s'appelait Marie. Elle avait de sacrées formes, mais était trop poilue. Enfin c'est un peu normal pour une chèvre, me direz-vous.
-Jess... La fille de la nuit du lynx rouge ?
-Non, celle de la fête des vénitiens.
-Peut pas m'en souvenir alors, on était tous masqués.
-Ouais mais elle avait un tatouage marrant sur la cuisse. Y'avait marqué "y=ax+b".
-Ah ouais, je me rappelle. C'était la nuit juste avant que je me casse au Canada, pour deux ans.
-C'est ça. Et bien, en fait je...
-Tu ?
-Je me suis marié avec elle.
Je m'étranglai avec le coca et allai vomir sur le cactus, au balcon. Tom me rejoignit.
-Putain, marié, toi. C'est affreux.
-C'est pas grave Léo, on a été heureux nous deux.
-Comment t'as fait ta demande ?
-Au cinéma. J'ai mis la bague dans le paquet de pop-corns.
-Quelle classe.
-Mais elle a pas vu et s'est étranglée avec. On a du lui couper la gorge à l'hosto pour sortir l'anneau, mais elle s'est rétablie quelques jours après.
-C'était quoi le film à l'écran ?
-Un truc génial. L'histoire d'une colonie de Chameaux de la Banquise qui avaient tous cinq pattes, mais y'en a un qui naît avec une en plus. Les autres sont dégoûtés et le chassent de la tribu. Alors le petit chameau il s'en va dans le l'Extreme-Nord, tout triste. Et à la fin il meurt de froid, tout seul.
-Woah, quelle profondeur morale !
-C'est clair.
-Et elle est où ta femme maintenant ?
-On a divorcé avant ton retour. Je ne l'ai plus revue depuis mais on se cause sur msn.
On se tut pendant quelques instants, et regardera les petites voitures courir sur le béton. La vue du reste de Paris était belle aussi, on pouvait même voir un peu le soleil à travers les couches de pollution. La cime de la Tour Montparnasse était enfoncée dans un nuage violet. Cette image avait quelque chose d'excitant.
-Bref, c'est quoi le rapport avec ton pote Charlie ?
-C'est pas mon pote, c'est mon fils.
-Aaaaarrrg...
Je vomis encore. Cette fois-ci par dessus la rambarde du balcon. Un costard-cravate sur le trottoir se prit tout sur la gueule et fut quelque peu mécontent.
-Sérieux ? Un gosse ? Mais qu'est ce qui t'as pris !?
-C'est Jessica qui m'a pris, gros malin.
-Je t'aurais pas cru si faible.
-C'est bon, arrête là. Ecoute-moi plutôt. Elle a obtenu la garde mais je vois encore mon fils un week-end sur deux. Je le récupère à l'école le vendredi soir et je le redépose le lundi matin.
-Et tu m'as caché ça depuis tout ce temps ? J'arrive pas à le croire.
-Seulement depuis ton retour. A peine quatre mois, quoi.
-C'est quatre mois de mensonges.
-Demain, l'assistance sociale débarque pour déterminer si je suis encore un père digne de mériter l'aide financière de l'Etat ou pas. Il est évident que non car de ce gosse j'en ai à rien foutre, mais je veux garder mes allocations, bordel.
-Qu'est ce que t'en as besoin de ce fric ? T'as vu dans quoi tu vis ?
-Le loft est beau mais il ne me paye ni mes fringues ni ma connexion à Internet.
-T'as qu'à travailler.
-Ha ha. Je suis mort de rire.
-Bon, ok, je vais t'aider. Quand t'as su que tu l'avais perdu ?
-Y'a une heure, quand je me suis levé.
-Et la dernière fois que tu l'as vu ?
-Hier, à 21h. Je devais te rejoindre au Gasmoa et je l'ai laissé ici.
-Ah ah, il était dément ce bar hein ? Sacrée soirée, clair.
-Ouais donc hier soir, Charlie arrêtait pas de chialer, de faire ses putains de rotomontades, et moi je veux partir. Alors qu'est ce que je fais ? Hein ?
-Tu le cloues devant la télé. Elle lave son cerveau avec ses conneries et le transforme en momie en quelques secondes.
-Non, j'ai fait mieux en mettant du cognac et des somnifères dans son biberon.
-C'est une bonne idée aussi.
-Et je suis revenu peinard vers 5h du mat' avec la brune aux yeux jaunes.
-Ouah, comment t'as fait pour l'avoir ? Elle était aussi coincée qu'une none croisée avec la reine Victoria.
-Je l'ai impressionnée. Je me suis foutu à poil face à la devanture d'une église, ce genre de truc.
-Classe.
-Elle est tombée par terre en arrivant ici, mais elle a pas voulu se déshabiller. Elle voulait prendre un petit dèj d'abord. Mais pas un truc minable, non, plutôt un repas royal. Alors j'ai fait des tartines au fois gras et j'ai mis un canard premier choix au four puis j'ai mis la table avec bougies et rose dans un vase, tu vois le genre. Mais en fait elle m'a sauté dessus après sa deuxième tartine et on baisé sur la table et le vase est tombé et s'est brisé.
Ensuite elle s'est cassée et moi j'ai dormi plus de dix heures et je t'ai appelé et voilà.
-Elle était bien, la brune ?
-Je... Je me souviens plus de rien. On a bu pas mal. Elle avait ramené une bouteille de vin rose avec des trucs verts qui flottaient dedans. C'était chouette. Bref, Charlie est encore dans cet appart'. Ou alors c'est Superman et il s'est envolé par la fenêtre.
-Et t'as besoin de mon aide pour le retrouver alors qu'il est ici ? C'est pas croyable.
-Ecoute Léo, ce loft a dix-huit pièces, c'est un vrai labyrinthe et j'ai pas toute ma tête. Alors si tu veux pas m'aider, casse-toi maintenant. Sinon, commence à fouiller.
-Heu... Je... Bon d'accord, je vais t'aider.
-Merci.

Trois heures. Trois heures à fouiller les moindres coins de tout l'étage, surtout là où s'y attend le moins. Intérieur des murs en bois et plomberie des chiottes compris. Je me suis coupé le pied trois fois avec les morceaux du vase en plein milieu du salon. A la fin j'ai compris qu'il fallait passer un coup de balai. C'est là que Tom est revenu.
-Je t'ai pas demandé de faire le ménage.
-Je suis en train de sécuriser la zone pour la libre circulation des jambes.
-Bien.
-Où t'étais passé ?
-Je pionçais.
-Il est si petit que ça ton gosse ?
-Dix mois. Et ouais, il est plutôt faible pour son âge.
-Cette histoire me rend dingue. On le retrouvera pas comme ça. A toi de te souvenir de ce que t'en as fait de ton mioche.
Sur ce, je lâchai le balai et allai pisser. C'est pendant que je déchargeai que je m'aperçus que je n'avais pas encore regardé derrière le rideau de baignoire. Je m'étais juste dit que le gosse était trop petit pour grimper tout ça. Je tirai la chasse d'eau et me dirigeai vers la douche quand Tom apparu derrière moi et cria.
-Mais ouais bon sang ! C'est là ! Je me rappelle ! J'ai montré Charlie à la brune et elle a dit qu'il sentait pas la rose. Alors je lui ai donné un petit bain. Et ensuite je l'ai laissé là pour aller me faire la fille tranquillement.
-T'es vraiment dingue Tom, on donne pas des bains à un si petit enfant.
J'étais néanmoins rassuré d'en avoir fini. Je tirai alors le rideau et on regarda dans la baignoire. Mais ce n'était pas Charlie dedans, plutôt un énorme canard de luxe, qui avait un bec narquois à la Donald Duck.
-Tiens, je croyais l'avoir mis au four. Qu'est ce qu'il fout là ?
-C'est moi qui te pose la question, Tom.
-Crois-moi, j'en sais rien. Mais je devais vraiment, vraiment être stoned hier soir.
Une idée affreuse me traversa alors l'esprit. Ne pouvant la rejeter, je dus aller vérifier. Je me suis précipité dans la cuisine et j'ai ouvert le grand four, incrusté dans le mur de marbre. Charlie était bien là-dedans, calciné jusqu'à l'os, tel un foetus avorté dans une chaudière à charbon.

Le lendemain matin, l'assistante sociale s'est pointée. J'ai eu l'idée de ramener le bébé d'une amie de soeur, qui était mignon tout plein. Tom a joué au père modèle avec celui-là et le leurre a fonctionné, il a gardé ses allocs. Quand l'assistance sociale est partie, Tom s'est allongé sur le sol et a pleuré.
-Dis-moi Léo, comment j'ai pu faire ça à mon propre fils ? Dieu, non... Pourquoi moi ?
-Personne n'a la réponse. C'est juste une fatalité de plus. Des choses arrivent, passent, et s'oublient.
-Non, je ne pourrais jamais oublier ça.
-Au final, il se peut que si.

J'ouvris la porte et sortis. J'avais besoin d'un bon repas, peut-être chez le chinois du bout de ma rue.


FIN


(Nairod)

22 mars 2008

Quatrième Nouvelle sur le deuxième thème

Voici ma première nouvelle pour ce deuxième thème 'perdu'. Désolé pour les pubs présentes, mais c'était nécessaire.

Las Vegas, Nevada.

Chris gara sa Lamborghini face à la devanture du Rio Golden Palace. Le portier vint lui ouvrir et lui faire des rodomontades de compliments sur son costume.
-Je suis ébloui par sa lumière, c'est celui de Tony Montana, n'est-ce pas ?
-Tout à fait mon petit, c'est que t'as de la jugeote dans la plomberie neuronale, dis-donc !
Chris lui glissa un billet de 500 dollars dans la main et glissa sur le tapis rouge jusqu'à la réception.
-Oh ! Monsieur Chris, vous êtes en forme aujourd'hui.
-Merci poupée. Tu sais que tu es plus belle que la dernière pouffe du feuilleton qui passe en prime-time ?
- Monsieur, vous... Me faites rougir, han.
-Arrête de parler comme pendant l'orgasme, je vais croire que tu simules.
-Je m'en voudrais de vous mentir, monsieur.
-Je vais vérifier ta bonne foi.
Il passa derrière la réception et pris lui-même sa clé de la main droite pendant que la gauche était occupée sous la jupe de l'employée.

Il débarqua dans la Suite Royale avec un bouquet à la main. Il l'offrit à Clara qui bronzait nue sur le balcon et l'admira. Ses jambes, ses courbes, la pureté de son visage...
-Chérie, je t'aime avec toute l'intensité possible du coeur d'un homme depuis la première fois où je t'ai vue à la couverture de Closer.
-Moi aussi je te kiffe grave, bébé.
Il rentra dans la chambre et se déshabilla et se détailla dans le miroir au cadre d'or massif. Ses pectoraux vigoureux, les muscles saillants de ses bras, la clarté de sa peau, la finesse de son visage et l'ampleur de son appareil génital.
Il enfila son maillot Christian Dior en fibres de platine et pris sa serviette Luis Vuitton en laine de requin blanc. Et ce fut quand il réfléchissait à la question cruciale -hammam ou sauna ?- que son iPhone sonna.
-Oui, allo ?
-Salut, Chris. Tu te souviens de moi ?
Nous y voilà, à ce coup de fil qu'il redoutait depuis tant d'années, à cette voix infernale et immortelle qui transformait son sang en des rivières de peur métallique.
-Oui, je me souviens de vous...
-Tout va comme tu veux ? T'es heureux ?
-Ouais ouais, je vais pas me plaindre. Y'a quelques nuages dans le ciel, mais c'est pas dramatique.
-Je vais arranger ça, et ainsi Clara bronzera bien plus vite.
Et la seconde d'après, toute la suite fut inondée d'une lumière et d'une chaleur exceptionnelle.
-Merci.
-Bref, tu sais pourquoi je t'appelles ?
-J'en ai une vague idée, mais si mes souvenirs sont bons, on ne devait se reparler que lors de ma mort.
-Certes certes, mais j'ai quelques petites complications.
-C'est pas très sympa de m'annoncer ça maintenant, tu sais.
-Non non ! Ne t'inquiète pas ! Tout va bien pour toi. J'ai besoin de ton âme maintenant, mais tu vas quand même pouvoir continuer ta vie tranquillement jusqu'à la fin.
-Ah ? Rien ne changera pour moi ?
-Je te l'assure, c'est juste un petit problème de protocole.
-Très bien. Alors je vais te la chercher.
-Ouvre juste la boîte et ton âme me parviendra directement.
-D'accord, je te rappelle quand c'est fait.
Chris posa sa serviette et enleva le Rembrandt au mur et composa la combinaison du coffre. Il vira tous les lingots d'or mais ne vit rien d'autre. Il soupira et ouvrit alors le dernier tiroir de la commode Louis XVI. Il dégagea toutes les étoffes et fouilla le double-fond. Mais il n'y trouva rien non plus. Il jura et alla dans la salle de bain et appuya sur le troisième carreau du bord de la baignoire. Une cavité s'ouvrit mais elle ne contenait pas la petite boîte grise qui contenait ce que Chris avait de plus précieux.
Il retourna sur le balcon et réveilla sa femme.
-Chérie, t'aurais pas vu la BOITE ?
-Ta BOITE ? Non, tu m'as toujours dit de jamais y toucher. Alors j'y ai jamais touché.
-Ouais mais tu sais, pendant les déménagements, par inadvertance, enfin tu vois quoi.
-Je te dis que non, et qu'est ce qu'il y à l'intérieur de si important ?
-Rien rien, t'occupe pas de ça.
A nouveau dans la chambre, Chris se mit à pleurer et à crier.
-BORRRDDDEEL. PUTAIN DE SAAAALOOOPE DE BOITTTEE.
Non, c'est bon Chris, on se calme.
Je suis calme, PUTAAAAINNN.
Y'a toujours une solution. Rappelle-le et arrange le coup. C'est juste une petite complication, rien de grave.
Ouais, c'est vrai. Je peux tout régler... Tout va pour le mieux.
Il prit son iPhone et fit la touche rappel.
-Chris ? J'ai pas reçu ce que tu me dois. Qu'est ce qui se passe ?
-Heu, en fait, heu. T'énerves pas Satan, mais j'ai perdu ma boîte.
Un lourd silence à l'autre bout du fil. Chris sentit une chose pire que la mort qui arrivait à grande vitesse pour lui bouffer le nombril.
-Tu n'es pas sérieux n'est-ce pas ?
-Vraiment, je suis désolé, mais ce sont des choses qui arrivent.
-Un marché est un marché, Chris, y'a rien de compliqué. Je t'offre tout ce que tu veux et tu m'offres ton âme quand je le désire. En perdant cette boîte, tu m'as trahi Chris. Y'a pas d'autres mots. Tu m'as violemment baisé !
-Oui mais...
-Ta gueule. Tu sais ce qui va t'arriver ? En plus de ton âme, je vais prendre ton corps, pour l'éternité ! Toute ta chair offerte aux pires Tartares de l'Enfer. Même Sisyphe sera jaloux de tes tortures. Je vais prendre grave mon pied, ouais !
-Non pitié, tout mais pas ça... Je t'en supplie, je ferais tout ce que tu veux, je te donne tout, J'IMPLORE TA CLEMENCE !
-Mmmh... Quand j'y repense, y'a peut-être un moyen de te sauver. Vois-tu, ce qu'il me faut c'est une âme. N'importe laquelle...
-Ma femme ou moi, c'est ça ? La perfection féminine ou l'horreur masculine ?
-T'as tout compris.
-C'est une question impossible, un foutu dilemme inhumain.
-Tu dois pourtant répondre.
-... Très bien. Vole l'âme de ma femme. Ne prends la mienne.
-Tu as fait ton choix. On est quitte. Tu es libre de dire la vérité à ta femme ou pas, mais son âme est à moi !
Satan raccrocha et Chris s'effondra sur le lit.

Clara le rejoignit quelques minutes plus tard. Sa peau était maintenant d'une couleur parfaite. Elle était venue pour s'excuser.
-Oui, je viens de me rappeler. J'ai laissé cette boîte dans l'Hôtel de Reno, je croyais que c'était sans importance. Je suis vraiment désolée !
-C'est pas grave Chérie, c'était rien, juste un souvenir de gosse.
-Je veux quand même me faire pardonner...
Elle s'allongea sur lui pour offrir ses entrailles. Elle ne tarda pas à lui crier des mots d'amour, auxquels il répondit faiblement.

Fin.

(Nairod)

Troisième nouvelle sur le deuxième thème

Mayday, mayday.


Les gens ne semblent pas me voir. Ils passent devant moi, sans jamais me regarder, trop soucieux de leurs petits tracas quotidiens. Ce monde m’a toujours paru étrange, je ne sais pas pourquoi. Tout paraît si futile, si abêtissant, en y regardant vraiment : qu’est ce qu’une vie ?
Travailler toute la journée de 8h à 18h pour gagner de l’argent pour se nourrir et acheter une télé, faire des heures sup pour gagner encore plus d’argent pour manger Bio et acheter deux télés, rentrer le soir fatigué dire bonjour à son conjoint manger bio regarder un film sur son lecteur DVD aller se coucher sans même avoir encore la force d’une libido. Ne pas voir grandir ses enfants. Devenir une ombre. Un fantôme. Partir en vacances dans le Loir-et-Cher pour entretenir l’espoir d’une vie heureuse d’un couple heureux et d’une famille harmonieuse. Se voiler la face perpétuellement. Réparer sa plomberie. Pleurer aux cabinets. Prendre des congés maladies. Exister, et mourir infesté par les regrets de toutes sortes. Par la culpabilité de n’avoir jamais su écouter ses enfants, ses proches. Par l’amertume issue d’une vie consumée dans la torpeur de la routine quotidienne.

Je suis perdu dans un monde que je ne comprends pas, et cela a toujours été comme ça. Dans les grands boulevards, on voit des magasins qui vendent des télés. 40 écrans aveuglant par leurs flashs commerciaux. 40 portes vers le rêve. Alors je rentre dans les grands magasins et je parle aux vendeurs :
- J’astique mon vélo en m’endormant.
Mais ils ne comprennent pas, ils ne comprennent plus, trop occupé qu’ils sont à bâtir le nid de leur future vie idéale. La poésie n’existe pas, elle n’a jamais existé. Les gens ne me voient pas, ne m’ont jamais vu.

Les discothèques jonchent les périphéries urbaines comme des feuilles mortes sur une pute morte. Etranges endroits où les instincts primaires de l’homme s’expriment enfin, de manière binaire et brutale. Où, enfin, l’homme vit de tout son soûl. Endroits apoétiques, où je n’ai pas ma place. Ceux qui en sont exclus n’ont d’autre choix que de se répandre en rodomontades avinées, et moi de passer entre eux. Comme un spectre. Aveuglés qu’ils sont par leur violence refoulée et contenue.
Je suis égaré dans une Terre qui ne signifie rien à mes yeux. Pourquoi ?

Parce que mon vaisseau spatial s’y est écrasé il y a 2 ans.

Ici Glöck. Terrabithia, si vous me recevez, aidez moi. Je vous en supplie. C’est l’enfer ici.

Deuxième nouvelle sur le deuxième thème

Bon je sens que si je balance rien ici, Pierro ne me lâchera pas la grappe de sitôt. Que dire pour introduire mon torchon ?
Les consignes sont respectées, mais j'y suis allé à l'arrache, c'est très mal inséré dans le texte. Et son rapport avec 'Perdu' est pas franchement évident. L'idée principale du texte est pas de moi, je l'ai juste réadaptée, en bon flemmard que je suis. Bon je m'attarderai pas sur mon style, que je trouve naze, surfait, vulgaire et même pas drôle. Je veux juste des retours, et pas que des positifs nom de Dieu !
Ah ouais si quand même, y'a moyen de trouver quatre références cinématographiques, c'est plus ou moins évident (et connu) je crois.

Ah ouais ! Je vais balancer des dédicaces, histoire de quipher.

Pour Pierro, qui m'a (re)donné envie,
Pour Apolline, qui m'a donné le courage,
Pour Paquerette, qui m'a donné l'orgueil...

Allez elles pètent pas mes dédicaces ? Baaaah si. Allez hopopop !








- Quand on souffre d’insomnies, on n’est jamais vraiment endormi et on n’est jamais vraiment éveillé.

C'est précisément ce que pensait Llewellyn en tentant de se convaincre qu'il était encore tout au fond de son pieu, un reste d'héro dans ses putains de canaux vasculaires. Il cracha nerveusement vers le sol un mélange de bile et de sang qui alla s'écraser sur le bitume. Il en avait vu d'autre, ça oui, mais des comme ça, jamais.

- Pas beau à voir, grommela-t-il en tirant sur un vieux bout de clope froid et ratatiné.

Le jeune policier qui prenait des notes à côté du brancard semblait sur le point de rendre ses tripes. Était-ce à cause de la moitié de visage qui manquait, de la traînée de cervelle sur les ratiches arrachées ? Llewellyn n'en avait rien à foutre.

- Pourris moi pas ce putain de cadavre, le bleu. Dégage.

Au moment précis où il étudiait de près la dentition dévastée de son patient, le vent fit voleter un prospectus publicitaire sur le drap qui recouvrait ce qu'il restait des jambes du jeune défunt.

« J'astique mon vélo en m'endormant », clamait un gamin retouché au sourire neurasthénique. Cet abruti photoshopé semblait réellement vouloir fourguer cette saloperie de produit nettoyant. Qui ne l'empêcherait pas de choper un foutu cancer, de picoler, de perdre ses gosses et finir en taule pour avoir renversé une mère de famille enceinte. Llewellyn cracha, jura et le piétina avec acharnement. Monde de merde.

Il sortit une flasque d'un truc très fort, et s'en versa une, deux, trois généreuses rasades dans le fond du gosier.

- A ce rythme là Docteur, faudra vous faire refondre la plomberie, grogna une voix éraillé dans son dos. Et me dites pas que vous tournez de l'oeil à la vue d'un foutu macchabée ! Vous êtes une foutue fillette, vieux !
- Commissaire, éructa-t-il. Épargnez-moi vos rodomontades. Et jetez un putain de coup d'oeil sur ce pauvre gamin.

Le visage du commissaire en question, qui en avait aussi vu d'autres, prit brusquement une teinte laiteuse. Llewellyn grimaça, le commissaire grimaça en retour.

- Vous en concluez quoi Doc' ?

Le légiste lança un regard derrière son épaule, en direction de la maison. Ou de ce qu'il en restait.

Le commissaire laissa échapper un juron long comme son bras. Le gazon qui s'étendait de la route à la bâtisse était sacrément amoché. Des mottes de terre gigantesques avaient été déracinées et jonchaient le sol déjà parsemé de débris divers, dans lesquels le commissaire cru distinguer un membre humain. Toute la devanture de la baraque était arrachée, et semblait avoir été happée vers l'arrière par une sorte de main gigantesque. Son regard vide et hébété remontait le long de la façade en ruine qui se dressait à moins de dix pas de lui. Les vitres avaient été soufflées dans l'explosion et on n'apercevait à travers leurs cadres carbonisés que le vide noirâtre de la fumée et de la désolation.

En fait, non. Pas tout à fait. En plissant les yeux, on pouvait deviner une sorte de surface métallique noircie et qui se dessinait en filigrane dans l'ombre grisâtre du renfoncement des fenêtres.

- Par la putain de Sainte-Vierge, décréta le commissaire, qui ne savait vraiment pas quoi penser d'autre.

Son regard venait de tomber sur un réacteur d'avion. C'aurait pu être une petite chiure de Cessna, un truc inoffensif, qui aurait juste occis le chien, point barre. Mais non, là c'était de l'avion de ligne transcontinental pure tôle, du genre à peser ses douze-treize tonnes et mesurer ses quinze mètres de diamètre au bas mot. Le bougre s'était nonchalamment abattu sur cette maison, écrabouillant l'un de ses occupants. Sans rien avoir à branler du hasard ou de la contingence.

- Par tous les foutus démons de l'enfer, d'où vient ce truc ?
- Du New York-Seattle de la United Airlines. Perdu dans le brouillard à 9000 putain de mètres.

21 mars 2008

Première Nouvelle sur le deuxième thème

Voilà, j'inaugure donc le thème "Perdu."
Juste un petit détail avant de commencer : j'ai complètement zappé les contraintes. J'avais oublié qu'il y en avait. Mais ce n'est pas grave, je pense que je n'aurais pas réussi à les caser de toute façon, ça m'aurait tout cassé.
Bon, allez, je me force pour ne pas dire du mal de mon texte - c'est difficile, d'ailleurs vous aurez remarqué que je n'y arrive pas encore tout à fait -, et je me lance :





Perdu.
Il était perdu, cette fois. Sans possibilité de retour.
Il parcourut encore deux ou trois mètres, exténué, puis se laissa tomber dans le sable. Il demeura inerte quelques instants, à respirer le vent marin venu du nord, puis se retourna et leva sa tête vers les étoiles.
Jamais il ne s’était senti aussi esseulé.
Ses oreilles n’entendaient plus rien d’autre que des hurlements de chiens aboyant à la mort. Son collier, ce fichu collier, pesait si lourd !…
Que lui restait-il à présent ?
En guise de repas, il n’avait rongé qu’un malheureux os, un os déjà bien entamé d’ailleurs par Dieu seul sait quelles misérables créatures…
Et son maître l’avait abandonné…
Il frissonna soudainement. Il ne pouvait pas rester sur cette plage… S’il s’arrêtait, il était fini, il le savait bien…
Alors il se remit à avancer, lentement, dans le sable, à quatre pattes, tournant le dos à la mer. Devant lui, il pouvait distinguer les lumières de la ville, multitudes de points colorés qui lui paraissaient aussi lointains que les étoiles elles-mêmes. Il ne parviendrait pas à survivre bien longtemps. Un chien sans son maître ne peut plus redevenir un loup. C’est trop tard. Le mal est fait. On ne peut plus retrouver la liberté après avoir perdu son indépendance. C’est comme ça. C’est la vie. Peut-être…
Il poussa un léger gémissement plaintif et s’effondra à nouveau. Pourquoi était-il venu jusqu’ici ? Il n’avait pas réfléchi… Il lui semblait qu’il était coincé entre quatre murs, qu’il était seul quelque part entre la mer, le ciel, la terre, et la ville…
Il n’en pouvait plus. Ses paupières se fermèrent et il vit, ou crut voir, une ombre confuse qui s’approchait de lui… Une silhouette encapuchonnée, flottant dans le noir, une faux à la main, deux lueurs rouges en guise d’yeux…
Elle lui dit :
« C’est le moment, mon brave. »
« Attendez… S’il vous plaît… Ne pourrai-je donc jamais le revoir ? »
« Non. C’est trop tard. Ton temps est révolu. »
Elle lui tendit la main. Mais il ne parvint pas à s’en saisir.
Il se sentit basculer sur le flanc. Tout ne fut plus que ténèbres.
Il ne rouvrit les yeux que plus tard, beaucoup plus tard, infiniment plus tard peut-être. Tout ce qu’il vit clairement, ce fut une grille devant lui. Au-delà, tout était flou ; il ne discernait rien d’autre que des formes arrondies remuant au-dessus de sa tête. Et il entendait, émanant de partout autour de lui, les cris désespérés de dizaines d’autres de ses semblables.
Il se sentit défaillir à nouveau. Avant de perdre connaissance, il se demanda quel jour il était. Un dimanche, sans doute. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait que c’était un dimanche. Son sixième sens ne l’avait jamais trompé. Non. Jamais…

18 mars 2008

Le Clandestin - Chapitre Premier

Bon, je sais. Vous allez dire que j'arrête pas d'en publier. Eh ! C'est que j'en ai, des choses à faire lire. Et puis comme bubus parlait du bon vieux temps, je me suis dit que j'allais lui mettre l'histoire qui lui plu, il fut un temps. :) C'était sur un autre site, et ce n'était alors pas encore un roman.


Chapitre Premier – Chute :



Un jour, j'ai rêvé que j'étais seul dans le noir, perdu, triste et que je ne savais pas où mes pas me menaient...

Ou n’était-ce pas un rêve, je ne sais plus…

Je ne sais plus…


Viennes, Décembre 1965…

-Hum… ils ne sont pas là, visiblement, dis-je. Tu suis, Land Left ?

Un homme arriva alors derrière moi. Il était plutôt trapu, son œil droit était recouvert d’un cache et il portait une petite moustache. Toujours sur lui, son costard cravate commençait quelque peu à montrer les signes de l'âge et des évènements passés.

-Doucement ! dit-il avec peine, essoufflé et reprenant son souffle comme il pouvait. C’est que… puff… ça fait des jours qu’on court… puff.

-On n’a pas le temps de se reposer, pour le moment. Il faut aller de l’avant.

Il me suivit sans broncher.
Nous passâmes alors dans la rue principale. Elle était bondée. Ainsi, nous pouvions mieux nous dissimuler dans la foule. C’était le jour du marché et de tous côtés on pouvait voir le ballet incessant des touristes, cherchant entre les stands les meilleures affaires du marché.

Mais je ne commence pas par le bon bout, je pense.
Mémoire, rappelle-moi…

Non ! C’est trop dur !


Parfois, même les situations désespérées peuvent avoir une issue dont on ne saurait imaginer, dont on ne pourrait pas même rêver.
Qui je suis ? Mais je suis le Clandestin.


Jersey, Octobre 1961…

Je rentrais de mon travail. En entrant, je vis que la porte de mon appartement était entrouverte. Ce devait être ma femme, elle aurait oublié de la fermer après avoir descendu les poubelles, certainement…

-Salut mon amour ! Tu as encore oublié de fermer la porte…

Pas une réponse… J’entends un léger souffle venant de la cuisine, à peine perceptible. Intrigué, je me dirige donc vers ce bruit.

Je découvre alors un spectacle terrible : ma femme… elle est à terre, en sang. Elle a sur son corps énormément de plaies et un couteau est posé à ses côtés. Je me penche vers elle.
-Mon dieu… Chérie, non… Dis-moi quelque chose… NON !

Je la serre contre moi si fort que je peux sentir son cœur battre dans tout mon corps : elle est vivante ! Mais son pouls est faible…
Je me précipite sur le téléphone. Il s’agit de faire vite, il ne faut pas qu’il soit en panne… Pas cette fois-ci !
C’est bon, il y a de la tonalité. Ca y est, j’ai réussi à joindre les urgences. Ils vont rappliquer. En attendant, j’essaye de limiter l’hémorragie. Pourquoi je panique ? Je veux pas que tu meurs… reste en vie. Pourquoi je panique ?

Quelle est cette impression ?
Ce n’est qu’un souvenir…
Ca n’est pas réel…

Tu ne peux pas mourir…
NON…



Bon sachant que pour le moment j'en suis qu'au septième chapitre. Donc faudra attendre un moment avant de lire la suite (la première partie se termine au vingtième chapitre...).

THEME DE LA SEMAINE 2

Salut les nouvellistes ! Nous sommes très heureux d'avoir vu que le thème de cette semaine vous a inspiré !

Le thème de cette semaine est :

"Perdu."

Cette semaine, des contraintes légères sont ajoutées au thème, pour le fun :

Il faudra placer la phrase :
-J'astique mon vélo en m'endormant.

Les mots :
Rodomontade, devanture, plomberie.

Une référence cinématographique doit être utilisée (comme vous le voulez)

C'est tout... POUR LE MOMENT.


(Proposé par moi-même (Bubus) (eeeeh oui on s'y est pris à la dernière minute - -"))

Kissous, à vos plumes !

P.S. : A noter que, pour ceux désireux d'écrire sur le THEME DE LA SEMAINE 1, il n'est bien sur pas trop tard pour publier vos écrits ! Précisez simplement sur quel thème vous écrivez ! Le temps ne doit pas être un ennemi ^^ !

Bulging Eyes - Chapitre 2

Voici le deuxième chapitre de Bulging Eyes.
Attention, ça commence à partir un peu plus loin.

II- Où la dialectique emmène le pauvre lecteur aux confins de l'arbitraire.

Cela se passa précisément vingt-six jour plus tard. Jessica venait de sortir de chez Perrine, sa sobre amie, avec qui elle aimait à passer de longues heures, blotties dans un sofa à goûter la pureté volubile de la blanche granulée, collant dans la moiteur transcendantale de Perrine, qui strangulait sa passion. D'un geste chaste, elle remit son bonnet tout en descendant les marches du perron de la petite bâtisse de Perrine. Elle passa le portail. Des mèches lui tombèrent devant les yeux. Pensive, elle remit d'un geste mécanique mais sensuel ses blonds cheveux derrières ses délicates oreilles. Elle marcha.

Cependant, prise dans ses songes qu'elle était, elle ne remarqua pas qu'il était déjà fort tard et que, dans ce quartier résidentiel connu pour sa tranquillité, elle était seule traînant des pieds, fragile comme un petit bouton de fleur.

Serge, lui, n'aimait pas la solitude. A chaque fois que l'automne pointait le bout de son nez, ça le rendait dépressif. Pourtant, Serge avait tout pour être heureux. Certes, il était fort laid et de petite composition. Mais, après de gros efforts, Serge avait réussi à faire de sa vie ce dont, tout petit, il rêvait. Il chassait. Et il gagnait sa vie, par simple nécessité, en vendant clandestinement des chiens malades ou gangrenés venant de Roumanie par camions rouillés. Le soir, il aimait à passer des nuits américaines, devant la télévision, la main sur sa solide laideur. Durant les saisons ensoleillées, il vaquait souvent près des plages ou des piscines, ou à la sortie des écoles, l'oeil alerte, le crin hérissé. Mais l'automne et l'hiver étaient trop tristes. Trop de pluie, trop de froid, trop de désespoir. Et la nuit le prenait aux tripes. Si il ne l'aimait pas, c'est parce que, lorsque la nuit s'abattait sur lui, Serge sentait tout le poids de sa détresse. Il se traînait devant la glace et vomissait dans le lavabo ses angoisses, ses peurs, ses chagrins. Et il passait ensuite la nuit, blottit nu entre ses drapes rouges, roulé dans sa torpeur, vagissant et sanglotant de solitude. Diable que le corps lui manquait. Il sentait ses draps froids, il sentait ses doigts maladroits, ses par-dessous urticants, son traversin ouaté et usagé. Alors il sortait. Il enfilait un caleçon, enfilait un pantalon de jean, un marcel suintant et luisant de sueur et ses chaussures boueuses.

Ah ! comme la nuit devenait agréable lorsque, dans sa froideur paralysante, elle facilitait l'abattage du gibier. Mais lorsque lui, Serge, trente-sept ans et trois mois, se retrouvait être le gibier du tracas, la nuit se montrait moins douce, moins complice.

16 mars 2008

Septième Nouvelle sur le premier thème

[Oui alors depuis un petit moment déjà, j'avais envie d'écrire. Alors voilà, j'ai pondu une petite nouvelle! Je vous le dis tout de suite, pour ne pas être déçu après: ce n'est pas une nouvelle à chute. Et il reste sûrement à améliorer mais bon, pour un premier essai... Enfin, voyez par vous-mêmes :D ]



Deux inconscients dans une cave


Elle prit sa main et le fit descendre les escaliers menant à la cave. Nathan hésita un moment, il eut un frisson puis se décida à descendre avec elle. Arrivés en bas, ils s'arrêtèrent et Nathan regarda autour de lui. Dans la cave, il faisait sombre et chaud. Une atmosphère lourde y régnait. Le genre d'atmosphère qui donne l'impression de s'étouffer. Nathan fut pénétré par l'angoisse que respirait cette cave et fut gagné par un profond malaise. Il se retourna et regarda Sarah, qui se tenait là, une marche plus haut. Elle n'avait pas lâché la main de son ami, ou plutôt n'avait-il pas eu le courage de lâcher la sienne. Dans ses yeux, il pouvait lire un léger sourire malheureux mais paisible. Elle était calme, un peu trop calme même. Devant eux gisait un cadavre dont les cheveux noirs couvraient à moitié le visage. C'était le visage d'un jeune homme. Nathan, le coeur battant, n'avait pas bougé d'un pas. Il contempla le corps inerte, serrant toujours de sa main moite celle de son amie. Le visage du jeune homme était intact ; ses yeux fermés comme s'il dormait, sur ses lèvres, serrées comme lorsqu'on a un cauchemar, Nathan put lire la crainte. Une main du cadavre était posée sur son torse, l'autre à côté de lui. Il avait vraiment l'air de dormir, mais il ne respirait pas, et il était trop pâle. Nathan se tourna une nouvelle fois vers la jeune fille et demanda en murmurant, chuchotant presque, d'une voix tremblante:
« Sarah... C'est toi ?
- Il le fallait, tu le sais bien.
- Mais, mais... Oui mais je ne pensais pas que tu pouvais... Il est mort ?
- Oui, il est mort. On était d'accord, il n'y avait pas d'autre solution, Nathan. »

Sarah dit tout cela d'une manière particulièrement calme, sa voix était douce, presque rassurante. Nathan tremblait maintenant, ses jambes peinaient à le soutenir et il serra la main de Sarah si fort qu'elle en devint rouge. Elle descendit la dernière marche et fit le tour du corps tout en tentant de garder Nathan debout. Il finit finalement par ne plus tenir et tomba à genoux à côté du cadavre. Il voulut pleurer mais n'en avait pas la force. Alors il ouvrit la bouche sans qu'aucun son ne s'en échappe, fit quelques gestes de désespoir, puis balbutia :
« Mais pourquoi l'avoir tué ? Tu ne pouvais pas faire autrement ?
- Il fallait s'en débarrasser.
- Mais... Mais pas le tuer !
- Nathan ! Il t'aimait bien trop pour te laisser faire... Tout nous serait retombé dessus s'il ne disparaissait pas.
- Mais, Sarah ! N'es-tu pas consciente de ce que cela signifie : la mort ? Il est mort ! Mort !
- Je le sais, qu'il est mort ! Faudra t'y faire... Et n'es-tu pas conscient, toi, de ce qui serait arrivé s'il était encore en vie ? »

Nathan, paniqué, menaça maintenant Sarah de la dénoncer, bien qu'il fût en quelque sorte complice de ce crime. Sarah, toujours tranquille, tenta de le calmer. Mais Nathan ne l'écoutait pas, la haine et la tristesse l'avaient envahi et il sentit ses forces revenir en lui. Il se leva et tenta de sortir de la cave tout en pleurant et en criant des choses plus absurdes les unes que les autres. Bien sûr Sarah lui bloquait le passage, elle ne le laisserait pas s'échapper. Elle commençait à perdre son sang froid. Quelques minutes durant, ils s'agitèrent ainsi dans cet endroit lugubre. Nathan devint de plus en plus incontrôlable et cela augmentait l'imprévisibilité de son amie. La situation devint enfin insoutenable pour Sarah et tout à coup, elle sortit un couteau. Nathan alors, se figea et tenta de capter le regard de sa compagne. Mais elle n'était plus avec lui. Ses yeux étaient vagues et elle regardait dans le vide, impossible de l'atteindre. Il la sentit brûler et vit un sourire sadique se dessiner sur ses lèvres, il cria mais elle ne réagit pas. Elle ne l'écoutait plus, elle ne l'entendait plus. Et en l'espace d'une seconde, c'était fini. Elle s'était ruée sur lui et avait planté le couteau dans le ventre de son ami. Nathan s'effondra à côté du corps de son frère.

Quand deux inconscients jouent avec la vie, la vie les perdra.

Comment s'inscrire au blog des nouvellistes ?

Ca y est, tu viens de découvrir ce merveilleux blog et l'envie te démange d'y participer ?

Pour cela, rien de plus simple, envoie juste ton adresse e-mail, ton numéro et ton code de carte bleue à cette adresse :

nheirobus@gmail.com

Ainsi, nous pourrons t'inviter sur le blog et tu feras partie des nouvellistes !

C'est pas génial ça ? Bah si.

Kissous.

Bulging Eyes - Chapitre 1

Bonjour à tous. Je viens d'arriver sur ce blog. Alors, pour bien commencer, je me permets de publier une histoire. Elle est écrite par chapitres (un par semaine environ) et sera donc publiée par chapitres. Une histoire qui pourrait surprendre.
Cette histoire ne rentre pas dans le thème de la semaine.
Voilà. Enjoy ! :)

I – Où commence la fin d'une vérité scientifique transversale

« Il faut qu'on avance ! » lance la prof, un léger ton d'agacement dans la voix, les deux bras posés sur son bureau.

Dans son coin de classe, Yves se dit, en son for intérieur, que c'est très mal parti. La phrase de la prof s'envole dans la pièce et va s'écraser sur les murs, faisant l'effet d'une bulle de savon – bien que celle-ci eut pu davantage réveiller l'attention des élèves, les éclaboussant de fines gouttelettes d'eau, ce que la phrase ne faisait pas étant donné qu'elle était tranchant, sèche, mais surtout volubile et agaçante.

« Ci-git Moritius Danois », pensa Hervé, allongé sur sa table, gribouillant une croix au feutre rouge. « Rest in pieces. ».

Dans un autre coin, il y avait Jessica. Elle regardait la prof, non sans un regard d'attention, se triturant les cheveux pour avoir l'air pensive. Pensive, elle l'était. Elle essayait de s'imaginer si, sans quelque artifice que ce soit, l'on pouvait vraiment tout faire. Elle voulait savoir si l'on pouvait voler, par exemple, non pas avec des ailes d'avion, avec un jet-pack ou en se jetant du haut d'un très grand immeuble. Non, elle songeait là au vol véritable : ou peut-on s'élever par la simple force de sa volonté, de son corps, de sa puissance ? Elle repensa alors à un article qu'elle avait lu, un jour, dans un canard scientifique qui traînait, allez savoir pourquoi, dans la salle d'attente du médecin généraliste et obstétricien. Dans celui-ci, elle avait lu qu'une étude scientifique très sérieuse avait démontré que si l'homme possédait deux mètres de muscles sur le torse, il serait suffisamment puissant pour que ses battements de bras puissent l'élever dans les airs.

« Ce serait laid, certes, se disait-elle, mais ça marcherait ».

« Cela dit, se rajouta-t-elle à elle-même, cela reste à prouver ».

Elle était suspicieuse. Très suspicieuse. Elle l'était, oui. Mais à présent elle ne l'est plus. Ce n'est certes pas à sa suspicion que l'on doit sa brutale disparition, mais plutôt à son trop fort orgueil qui lui avait déjà valu moult mauvaises expériences.

C'est une autre histoire qui, en réalité, n'a rien à voir avec ce que je vous narre. Mais, l'envie s'empressant de tout raconter, je vais ici vous la relater.

Question par rapport à l'organisation du blog.

Salut les topinous !

Dites donc, je sais pas si vous avez remarqué mais c'est assez chiant le fait que les nouvelles que l'on publient s'affichent en entier ! Ca "pique un peu les yeux" pour reprendre l'expression d'un futur fidèle lecteur^^...

Alors je sais pas si quelqu'un à la solution pour obtenir que les billets que l'on publie ne soient pas tout de suite "entier" ? (si qqun comprend ce que je veux dire cest le rêve)

Donc si quelqu'un sait comment faire pour tronquer les billets avec un petit "la suite" en bas à gauche qui fait dérouler le truc quand on clik dessus, ce serait POPOPOPOPOP !

Kissous.

Sixième Nouvelle sur le premier thème

Bon c'pas une nouvelle, c'est juste une simple planche. Soyez indulgents et pas trop moqueurs, j'ai dessiné avec mes pieds...
(P.S. (ou PCF plutôt): je n'ai absolument rien contre les communistes, ils sont très gentils...)


Deux Inconscients (ou comment voir le monde à travers les yeux de Leibniz)

15 mars 2008

Comment faire des alinéas ?

Et oui, un texte sans alinéas, c'est moche ! J'ai donc cherché comment en faire, et après trois jours et trois nuits dans les profondeurs du html, voici la méthode :
-Etape 1 : Rédigez votre texte.
-Etape 2 : Cliquez sur "modifier le code html" en haut à gauche.
-Etape 3 : Copiez-colliez là où vous voulez un espace en début de ligne ces six lettres : &nb-sp; (sans le gras ni le tiret). Pour faire un alinéa correct, copiez-colliez les trois ou cinq fois.
-Etape 4 : Publiez votre chef-d'oeuvre, qui aura ainsi une mise en page de ouf !

(Nairod)

14 mars 2008

Cinquième Nouvelle sur le premier thème

Salut, c'est Bubus, voici ma nouvelle sur le thème de la semaine, enfin si on veut...

Kissous.

Prosélytisme.

"Au début je m'attendais pas à ça, enfin je m'attendais à rien vu que j'attendais personne pour ce soir 19h30, heure à laquelle ma sonnette sonne. Forcément je vais ouvrir la porte avec mon Ipod crachant un truc binaire dans mes oreilles, j'attends personne, j'ai pas à être poli ni présentable ni quoique ce soit qu'ils aillent se faire foutre. L'espace d'une seconde je me dis que c'est peut être un psychopathe nécrophile qui passait dans le coin pour me dire bonjour mais cet espace arrive toujours après le geste de tourner la poignée.

Et là, pétard mouillé c'est pas le facteur ni Freddy Kruger mais juste un mec mal rasé maigre rachitique petit insignifiant et au final terriblement banal qui est en train de se tortiller les pieds sur le goudron en tenant des prospectus. Je calcule rien je dis bonjour vous êtes qui le mec me réponds pas il me tends -non, il me jette, il se débarrasse d'- un prospectus en baragouinant un truc du genre jsuis là pour un méga événement. Moi je regarde l'affiche vite fait, le truc méga classe avec des belles couleurs trop stylées dans les ton orangés. Pendant deux secondes je me dis que c'est des stagiaires du nouveau CGR MÉGA CINÉMA qui vient d'ouvrir qui m'invitent à l'avant première d'un film de Mel Gibson sur la Passion du Christ. Avant de me rendre compte que j'ai affaire à un putain de Témoins de Jéhovah. J'ai jamais eu de rencontre avec une secte de ma vie et celle là s'annonce plutôt brève puisque le mec s'en va déjà prospecter les autres maisons les épaules rentrées et la démarche fatiguée, grise et soumise.

Alors je sais pas ce qui me pousse à engager la conversation, sans doute le désir malsain et ironique de m'épingler ce cadavre ambulant lobotomisé.
- Ah ouais, c'est bien ça !

Le mec se retourne et je lis l'espoir dans ses yeux, comme si j'étais le premier de la journée à lui formuler un avis positif sur ce qu'il m'a donné, comme si j'étais une goutte de Destop dans un univers bouché par de la merde, bref, comme si j'étais un portefeuille potentiel. Et là j'ai compris que ce mec était rien d'autre qu'un pauvre oiseau perdu dans une forêt trop grande et trop sombre pour lui et qu'il était en train de se faire aspirer et pomper de tout son être par la machine à broyer les gens dans laquelle il s'était consciemment engagé. J'ai compris qu'il n'était qu'une sous merde parmi les autres sous merdes, uniquement destinés à aller distribuer des merdes en sonnant chez les autres gens. J'ai compris que ce pauvre gars avait cru trouver une solution à tous ses malheurs en toquant à la porte de cette secte, que lui aussi avait été un jour séduit par un prospectus comme celui que je tenait dans ma main, peut être le même, présentant un Christ immaculé et serein et vantant tout l'amour qu'il peut apporter. Un oiseau tombé du nid se tenait devant moi. Je pouvais pas faire autrement que de l'inviter à entrer. Juste boire un thé. Parler un peu. Comprendre pourquoi il en est où il est. Rien de plus.

Je lui ai proposé du Yunnan, mon meilleur, celui qui requinque, le pauvre en avait bien besoin, lui le moineau écorché et penaud. Alors il a commencé à me parler, me raconter sa vie, comment il est rentré dans les Témoins il y a 1 an, après avoir perdu son boulot et sa copine, qu'il avait pas de famille, pas d'amis... Bref, le fantôme total qui avait besoin d'un truc pour se sentir exister et que ce truc était en l'occurrence une secte. Ce mec m'attendrissait et je lisais la sincérité dans son regard apeuré. Finalement, je me suis dit que j'allais lui acheter un truc, pas grand chose, une Biblounette ou un Manuel d'éveil de l'Amour Supérieur en promotion, mais un petit machin, histoire qu'il ait pas complètement perdu sa journée. C'est ma nature compatissante, j'ai jamais pu m'empêcher d'aider les gens. Alors je lui demanda ce qu'il avait a me proposer. Un sourire se dessina sur son visage.

Et là j'ai compris. Et lorsque le poignard s'est planté dans mon corps, j'ai attendu la mort en regardant le visage de son messager. Un visage malade et inhumain, qui ne savait pas sourire, mais uniquement faire un rictus sadique en se délectant de la terreur surprise de sa proie. Un psychopathe.

Nous n'avions été que deux inconscients. Mon Ipod et moi."

13 mars 2008

Quatrième Nouvelle sur le premier thème

Hello. Voici une nouvelle à l'eau-de-rose. Pour faire pleurer les grands-mères.

Deux inconscients

Ils se réfugièrent sous le manège du jardin d'enfants, comme pour se rappeler l'innocence des premiers jours. Là, Ils s'allongèrent et écoutèrent les gamins rire au-dessus d'eux, chacun sur son cheval ou sa moto. Puis Léo caressa le ventre de Sabrina, et ce fut le début de la fin.
-Relâche ta main mon amour, nous ne pouvons aller plus loin.
-Si, et nous le ferons. Notre amour est plus fort que tout.
Mais était-il plus fort que la raison, que la société ? Leur cachette n'était pas sûre, ils pouvaient être découverts à chaque instant. Et alors, ils seraient séparés à jamais, car Léo avait deux fois l'âge de Sabrina. Éternel combat d'un amour impossible…
-Ecoute ton désir, ma douce. Je le sens brûler dans tes veines, il réclame mon amour.
-Tout cela est fou, nous ne sommes que deux inconscients. Ne pouvons-nous attendre ?
-Non, ma bien-aimée. La vie est trop courte. Ce moment est toute notre âme, nous avons pu le voler, mais il coule entre nos doigts à chaque seconde.
-Je sais tout cela. Mais Dieu me punira si je réponds à tes désirs, notre différence d'âge est trop forte !
-Cela n'est rien, Dieu veut que tu acceptes tes propres choix. Tu es femme devant Lui et tu es amour devant moi.
Sa main se fit plus moite tandis qu’il la couvrait de baisers.
-C'est maintenant ou jamais. Sous ce manège, ou dans la honte. Je t'aime, Sabrina.
-Je t'aime encore plus.
Elle fit alors tomber sa robe. Il s'allongea sur elle et ne put attendre plus longtemps. Il la pénétra violemment et enflamma son âme. Elle répondit à cette étreinte plus sèchement encore. Et même quand ils atteignirent le paroxysme de leur union, ils ne s'arrêtèrent pas. Ils allèrent plus loin que jamais, explorant toutes les régions de leur corps, de toutes les manières possibles.

Dix minutes plus tard, le gardien du manège vérifia la sécurité de l'installation. Il fut intrigué par des bruits suspects et il regarda par-dessous la plate-forme. Et là, il fut surpris deux fois. La première parce que peu de couples se cachaient dans cet endroit pour laisser libre cours à leurs étreintes. La deuxième parce que Sabrina et Léo n’avaient que 2 et 4 ans.

(Nairod)

12 mars 2008

Troisième Nouvelle sur le premier thème

Le texte qui suit n'est pas une nouvelle, juste un sonnet qui sonne faux, parce que les rimes sont toujours suivies et jamais embrassées, et aussi parce que c'est un peu nul, mais ça c'est une autre histoire.

Deux inconscients

Regardez ces enfants qui vont perdre leur vie
Afin que leurs parents y gagnent un pays;
Regardez, il sont là, et le père et la mère,
Et ils laissent partir leur garçon à la guerre.

Regardez, observez; il n'a que quatorze ans,
Et il s'en va au front, tout petit, pour les grands.
Regardez-le, prêt à défendre leurs idées
Prêt pour cela à tuer ou à être tué.

Regardez son fusil : il est trop lourd pour lui;
Peut-être que demain sa vie sera finie;
Tout cela, il le sait; il est tremblant et blême.

Mais regardez, voyez : il part, il part quand même;
Dans son dos, ses parents, insoucieux de son sang,
Le laissent s'en aller, les pauvres inconscients !

10 mars 2008

Première Nouvelle sur le premier thème

J'ouvre le ballet avec une nouvelle sur le thème qui vient d'être ouvert.
Bonne lecture ;)

(Oh ! Dégouté ! on peut pas faire d'alinéas. Ca rend le texte moche, mais c'est qu'un détail après tout.)




Deux inconscients.



“Un doigt pointé, ce n'est pas grand chose, en définitive. Ce n'est pas grand chose, si l'on s'arrête au doigt. Mais si l'on va jusqu'au bout, et que, dans la continuité du regard, l'on ose faire face à l'objectif final que pointe ce doigt... alors, celui-ci prend une importance démesurée.”

C'est ce qu'elle avait pensé, au moment où il lui avait montré la dune.

“On y va ?”

Bien sûr qu'ils iraient. Elle le suivait.

“De là-haut, tout aura l'air beau, j'en suis sûr.”

Elle lui faisait tant confiance.


Il l'aimait pour son côté attentif, patient, et réfléchi. Il l'aimait car elle ne faisait jamais rien sans le savoir. Il l'aimait aussi quand elle marchait à ses côtés. Ses pas, dans le sable, plus petits que les siens, le passionaient. Ils traduisaient sa démarche si délicate, si sûre.

“Non foulé, le sable est beau. Foulé, il ne l'est que lorsqu'il est bien foulé. Il n'y a qu'elle qui sait fouler si bien le sable. Côte à côte, nos pas le rendent contrasté. Pauvre sable.”

C'est ce qu'il avait pensé, quand ils montaient sur la dune.


“Le soleil... il éclaire, il chauffe, et... il fait autre chose encore. Quelque chose d'ennivrant. De puissant. Une profonde sensation, mêlée à une odeur. C'est si particulier... Quelque chose qui monte dans le corps, le long du thorax. Si l'amour et le soleil étaient comparables, j'aurais pu comprendre.”

C'est ce qu'elle avait pensé, au moment où elle avait atteint le sommet de la dune, avec lui.

“C'est beau, non ?”

C'était magnifique.

“Viens.”

Elle se serra contre lui.


Il l'aimait bien trop. Bien trop pour qu'elle puisse vivre, bien trop pour qu'elle ait le droit d'exister. Quand il la regardait dans les yeux, il avait la sensation de ne plus pouvoir durer longtemps. Que l'éphémère était l'unique beauté. Qu'il fallait que tout vienne tout de suite, et que tout disparaisse aussitôt.

“Le vent peut être doux comme démesurément fort. Il ne semble pas maîtriser sa puissance ; il ne semble même pas aimer souffler. Quand il nous fouette, ses hurlements sonnent comme une désolation. À l'inverse, son immobilité fait raisonner les multiples chants qui nous entourent.”

C'est ce qu'il avait pensé quand ils étaient ensemble, sur la dune.


Ils se serraient l'un contre l'autre, de plus en plus fort. Ils s'oubliaient à deux, se retrouvaient à un.

“Tout est si droit, tout est si certain, tout est si marqué. Tout : un doigt pointé, le sable, le soleil, le vent, tout... Tout est si connu.”

C'est ce qu'ils avaient pensé quand ils s'étaient tués.


Peut-être n'étaient-ils que deux inconscients.



THEME DE LA SEMAINE 1

Salut les nouvellistes toussa.

Voilà, c'est parti avec le thème de la SEMAINE 1 :

"Deux inconscients."

Proposé par Mikusu.


Vous avez grosso modo jusqu'à Lundi Prochain 17 Mars.

A noter qu'il serait appréciable avant que vous publiiez vos écrits de préciser s'il traite ou non du thème de la semaine =).

Kissous, bon courage !

9 mars 2008

Bienvenue ! Explication du blog.

Bienvenue au club des nouvellistes, pour lire et publier des nouvelles.

Le concept que nous proposons est simple, ce n'est qu'une plateforme d'échange et de partage en plus, mais une petite subtilité s'ajoute. En effet, nous avions pensé à une organisation hebdomadaire pour ce club.
Cette organisation n'est en fait qu'un THEME proposé, sur lequel les écrits pourront traiter (aucune obligation bien sûr, ce thème peut simplement permettre à l'imagination de décoller...).
Ce thème sera proposé par qui voudra bien le faire, chaque semaine.

REGLES :

Le concept pourra évoluer au fur et à mesure des idées de chacun. Nous vous demandons simplement de respecter certaines règles :
- Pour les personnes proposant le thème chaque semaine, un roulement sera organisé, nous vous demandons de le respecter.
- Nous demandons aux personnes invitées sur le club de nouvelle de limiter leurs article a LEURS ECRITS (ou un autre de leurs connaissances portant sur le thème donné). Il n'est pas pertinent de publier des articles sur une vidéo de YouTube avec un ours enculant un mouton, par exemple.
- D'autres points de règles viendront en temps donné avec la mise en place du club.

Voilà, c'est à peu près tout ! A vos plumes !