15 avr. 2008

L'irrascible Inspection

Voilà une petite nouvelle que j'ai écrite à la place d'une dissertation de littérature sur Jacques le Fataliste. Pour la petite histoire, j'avais demandé à des amis de me donner des mots à placer. Pour patienter le temps que j'écrive mes nouvelles sur les thèmes 2 et 3.
Bon c'est un peu long donc je m'excuse à nouveau pour la place que je prends ! :o



Cette histoire se passe en l'an 72 après Chuck Norris. Venant des lointaines montagnes de Gruyère, elle a prit sa source dans un petit village qui se nommait Goldorack. Ce village, seul bastion attenant aux vestiges d'une ruine passée, tenait son nom d'un héros, un grand homme du nom de Goldorack qui avait sauvé, jadis, le monde, les cachalots et les bonnes rillettes du Mont d'Arrée. Mais ceci est une autre histoire...
Autant dire, donc, que ce village était très attaché à l'histoire de cet homme. On y étudiait le Goldorien. On y mangeait goldorique. On louait un culte Goldivin et on reluquait, en cachette, les vieilles icônes de Lady Godiva, qu'on avait, évidement, renommée Goldiva.
Grand divin ! Alors qu'il n'y avait point d'ambigu dans la situation, advint l'incongru.
Qui ne dura pas d'ailleurs. L'on entendait dire, par-ci, par-là, que des complots secrets se fomentaient contre le Maître des lieux, le grand potentat du village, appelé le Goldmichel – en référence au prénom de Goldorack qui, vous l'aurez compris, était Michel. L'on courrait de toutes parts. Ca s'agitait. Ca fulminait. Ca haranguait...
-Vive le mécène ! disait-on par ici.
-Mécène ? Il est mécène ? Yahoo ! criait-on alors par là.
-Coupons-lui la tête ! hurlait-on par-ci, par-là.
-Que de simagrées !apostrophait-on vers par là-bas.
-Que de pétunias ! soufflait-on à l'oreille des voisines.
-C'est un scandale ! braillait-on lorsque, enfin, la milice réagit sous les ordres du gouvernements aux perturbations que connaissait le village.

L'on coupa des tête. L'on occilla des enfants. L'on brûla des vieillards. L'on viola des pucelles. Et tout alors revint en ordre.
Le général Strotskiste revint alors vers le palais tout en essuyant ses bas afin d'informer Jacques, le Goldmichel, de la nouvelle situation. Il monta les marches une à une. Puis deux par deux, quatre par quatre... Et puis il s'arrêta un moment, essoufflé, et se dit qu'il ferait mieux de prendre l'ascenseur. Une fois arrivé à l'étage « Intendance, débarras, chambres d'encônements », il se dirigea vers la chambre de Jacques. Il traversa le long couloir faisant, par la même occasion, voler sa cape à travers toute la largeur que le corridor lui donnait, s'accrochant de ci de là dans les encoignures. Il arriva enfin aux portes du grand manitou et poussa les battants.
-Horreur ! cria-t-il.
-Affliction ! hurla-t-on à sa suite.
-Plaie des plaies ! maugréa-t-on à sa gauche.
-Sapristi ! s'engourdit-on à sa droite.
-Samba ! chantait-on à Salsa.
-Jacques ? Où est Jacques, foutre bon sang ?!

En effet... Jacques avait bel et bien disparu. L'on avait du profiter de la diversion qu'offrait le peuple pour en attenter à sa vie, que dis-je ? Pour lui huiler ses gonds en or massif !
-Poussez-vous ! Poussez-vous ! disait une voix qui sortait de la foule amassée en rang d'oignon.
Un petit homme sortit, non sans jouer des épaules, du noyau final des visiteurs incongrus. Il montra une plaque au général Strotskiste.
-Brigade de répression canine. Je prends l'affaire en main.
-Répression canine ? housta un gros bonhomme à l'air hirsute. Vous voyez pas qu'il s'agit d'un enlèvement politique ? Il nous faut le FBI ! Le GIGN ! Les forces navales ! Ou alors Xena la guerrière !
-Un enlèvement politique, hein ? répliqua l'agent. Et que dites-vous de CELA ?!

L'agent, qui s'était préalablement placé près de la grille d'évacuation des eaux usées du trône, l'ouvrit d'un coup de pied. Il plongea le bras dedans, lutta un moment et en ressortit une éponge de mer. une forte odeur se dégagea alors dans la pièce. Certains virent mille chandelles. D'autres virent le plafond. Et d'autres encore pataugeaient lamentablement dans les restes du dîner de leurs voisins respectifs.
-Ca sent le méthane ! houspilla-t-on. Qui a osé ?!
-Ce que vous sentez n'est pas du méthane. Il s'agit du gaz disopropylaminoethyle-o-ethyle methyle phosponothicrate. Et je vais vous...
-Je vous coupe ! le coupa un homme qui sortit des rangs. Ce n'est pas le gaz disopropylaminoethyle-o-ethyle methyle phosponothicrate, mais le gaz disopropylaminoethyle-o-ethyle methyle phosponothIOATE !
L'agent le regarda d'un oeil circonspect, quoiqu'un peu fugace.
-Oui ! C'est pas faux. Quoiqu'il en soit, voici la preuve qui atteste qu'il s'agit là d'un cas de litige glycerosphasique au niveau du 6-chloro-2-methyle-1,2,4 Triozolo (4-3x)(1,4) Benzodiozésine du sterno-cléido-mastoïdien, tirant sur le bulbe encéphalo-rachidien d'un quadrupède quadragénaire.
L'on s'évanouit dans la salle. L'on voltigea, l'on vrilla, l'on tangua du caleçon.
-Que... Quoi ?
-J'ai rien compris !
-Aïe aïe aïe ! Mon crââââââââne !
L'agent sortit une boîte de son manteau et l'ouvrit.
-Tenez. Prenez et sucez. Ceci et l'acide salicylique livré pour vous.
L'on prit donc l'aspirine tandis que l'agent s'explicita.
-Pour les moins fins, les esprits moins affûtés, voilà en somme ce que cela signifie : Alors, vous tous suivre ? Moi y en a inspecteur. Ca y en a éponge de mer. Et ça...
-Inspecteur !
L'agent s'esclaffa d'un petit rire comparable aux gazouillis d'un oiseau ivre.
-Bon d'accord. Je disais, donc, qu'il ne peut s'agir là que d'un cas d'hystérie canine provoquée par une contraction musculaire de la nuque. Un cas typique. La victime est alors envahie d'une envie folle de jeter des éponges de mer sur les potentats du coin en tirant à l'aide d'un fusil à compression splasique qui libère alors du gaz disopropi...
Des yeux striés de veines le fixèrent alors, bouillonnant, suintant, convulsant.
-Euh... De ce fameux gaz.
-Mais alors, où est le Maître ? poussa un homme à l'étrange allure d'un haricot rouge.
-Élémentaire mon cher Watson !
-Euh... non ! Moi, c'est Jean-Pierre ! poussa le même homme d'une voix fluette.
-Peu importe ! Votre Maître, sachez-le mon cher Jean-Pierre, a été emmené, non sans l'absence totale du manque d'accord de son consentement, dans un endroit, et non un lieu, et non une place, et non une adresse, et non un endroit... Euh si ! Un endroit, pardon. Un endroit, disais-je, où, vous serez d'accord avec moi, il a été traîné sans qu'au préalable son ravisseur n'obtienne de lui l'accord de son plein gré, de ses fonctions vitales, rationnelles et motrices, et que...
-Ouais, ouais. Bon, il est où, au final ? cria-t-on.
-Ouais, dites-nous ! rajouta Thon.
-Oh les gars. Du calme. C'était pour le suspens ! Votre Maître est au Dol Guldur canin, la montage aux éponges, l'enfer dichotomique du monde où coule le Styx sinusoïdal : le « Kingdom Bottom Bob the Sponge ».
-Le quoi ?
-Le « Ki... Le... Bon ! L'arrière boutique du magasin Bob l'Eponge, face au gymnase. C'est bon, vous êtes contents ?
-Allons-y tous ! cria un homme hirsute.
-Non, mieux ! Allons-y ensemble ! cria un autre homme hirsute.
L'on acquiesça par de grands cris spartiates qui pouvaient aussi bien signifier « En route ! » que « Rends-moi le chien ! ». Et la foule se mit en route vers l'antre maléfique du vil Bob. Et l'agent, pantois, buvant une tasse de thé Earl Grey, s'assit sur un homme qui avait été préalablement piétiné et soupira.

La foule arriva alors au « Kingdom Bottom Bob the Sponge », où une écrevisse écartelée et hurlant à l'agonie ornait la porte en se vidant de ses tripailles.
L'on dégonda la porte, malgré la présence du drôle de fruit de mer, et l'on pénétra dans la pièce.
Avant d'aller plus loin, il me faut expliquer la situation. Car, en effet, elle est particulière. Le groupe d'hommes qui, jusqu'alors, avait agit unilatéralement, était dirigé par le fils de Jacques, Willie « la Carotte », aux dents proéminentes. Oui, jusqu'alors... Mais ce n'était qu'une façade car, lorsque la porte tomba, les masques churent également. Il ne s'agissait pas que d'hommes agissant unilatéralement : il y avait aussi des femmes qui, jusqu'alors, se cachaient au milieu de la foule.
-En fer et Dame Nature ! Des femmes ! hurla Willie.
-Ah ahhh ! Oui, nous sommes des femmes et nous vous tenons ! hurla Simone, la meneuse aux allures de boulangère transsexuelle.
-Doucement, mesdames. Nous pouvons discuter, comme de vrais guerriers. Que voulez-vous ?
Simone s'avança.
-Ah ahhh ! Vous feignez l'ignorance ! Vous n'êtes que des Mizoguchi !
-Ah non. Mizoguchi est un cinéaste. Tu dois te tromper, vieille femme laide et puante.
-Ah ahhh ! Euh... Des musaraignes, alors ?
Willie réfuta.
-C'est un animal...
-Ah ahhh ! Des misanthropes alors !
-Pour ma part, j'aime la race humaine et ne puis supporter la solitude trop longtemps.
-Ah ahhh ! Des... Des... Nan, vraiment, je ne me souviens plus. Désolée, les filles.
Simone recula, la tête baissée.
-Des misogynes, voulais-tu dire, peut être, la gueuse ?! s'esclaffa un soldat ténor du choeur des Guerriers Présents.
-Ah ahhh ! cria Simone.
-Ah... dit Willie.
-Ah ahhh ! Bande de misogynes !
-Et pourquoi cela ?
-Ah ahhh ! Vous vous demandez vraiment ? Non mais regardez cette histoire. Des hommes, des hommes. Jamais de femmes ! A part des pucelles qu'on viole et qu'on éventre.
-Ah, je m'excuse, ma bonne dame, mais il n'a jamais été précisé qu'on les éventrasse.
-Ah ahhh ! Peu importe. Maintenant, grâce au LESBOS, la Ligue d'Extansion de la Sauvegarde des Bombes Ostrogothes Sexys -où Bombe est à prendre dans le sens d'une beauté fatale -, le rôle des femmes et revu à la hausse.
-Alors, c'est VOUS ! lança, vif comme l'éclair, Willie la Carotte.
-Ah ahhh ! Eh oui. Nous avons enlevé le Maître Jacques. Nous l'avons amené ici en faisant passer cela pour un délit de chien.
-Où est-il ? cria le furieux Willie.
-Ah ahhh ! Il est... Derrière cette porte.
Elle indiqua une porte sur laquelle était affiché la photo d'un bilboquet.
Willie se lança sur la porte et l'ouvrit violemment.
-Père !
Il se stoppa net. Jacques était là, en effet, mais il avait rendu l'âme et le piteux état de son cadavre en attestait la dure réalité.
Willie se retourna vers Simone.
-Non !
-Ah ahhh ! Si ! ricana la diabolique ambiguë.
-Que lui avez vous fait, bougresses d'Hercules ?!
-Ah ahhh ! Nous l'avions confié à notre expert en tortures sallaces, homme-poule de son état, appelé Vésuvio, l'Homo Galinéus, du nom de Christian aux deux roues. Sa petites tailles et sa laideur lui donnent tout la cruauté et la perversité que peut avoir un infirme sexuellement perturbé et au visage d'une volaille. Hahaha. Entre autre, il l'a attaché, a abusé de lui à vingt-six reprises avec une chandelle en aluminium durcit, puis lui a coupées les roustons pour s'en faire des nems. Hahaha ! Vous sentez ce fumet ?
Willie, fou de rage, s'empara d'une lime à ongles qui traînait par là et entreprit un combat à l'arme blanche contre Simone qui se saisit de sa machette. Les hommes regardèrent alors les femmes en chien. Les femmes regardèrent donc les hommes en faïences. Et, au bout du compte, ils se regardèrent en faïence de chien. Tout allait basculer lorsque, fort heureusement, Chuck Norris arriva dans la pièce et dit :
-Paix et amour.
Et la Paix et l'Amour furent sur eux pour la nuit des temps.

3 commentaires:

Marine a dit…

*pliée*
Génialissime :D.

Anonyme a dit…

Je suis totalement sous le choc. Ce style dément, cette humour de dingue, ouah. C'est complètement ouf et transcendalement énorme (un adjectif de malade s'est caché dans cette phrase, sauras-tu le retrouver ?)

Par contre y'a pas mal de "s" manquants ou de "s" entre eaux, relis-toi... (Un jeu de mots minable s'est caché dans cette phrase, sauras-tu ne pas le trouver ?)

Et pitié, faites-en d'autres des nouvelles comme ça, c'est terriblement jouissif.

Artie a dit…

Ouaip, je sais... Je suis terriblement fainéant et donc je recopie sur l'ordi très rapidement. Je corrigerai. ;)
Merci beaucoup en tout cas. :)