22 mars 2008

Troisième nouvelle sur le deuxième thème

Mayday, mayday.


Les gens ne semblent pas me voir. Ils passent devant moi, sans jamais me regarder, trop soucieux de leurs petits tracas quotidiens. Ce monde m’a toujours paru étrange, je ne sais pas pourquoi. Tout paraît si futile, si abêtissant, en y regardant vraiment : qu’est ce qu’une vie ?
Travailler toute la journée de 8h à 18h pour gagner de l’argent pour se nourrir et acheter une télé, faire des heures sup pour gagner encore plus d’argent pour manger Bio et acheter deux télés, rentrer le soir fatigué dire bonjour à son conjoint manger bio regarder un film sur son lecteur DVD aller se coucher sans même avoir encore la force d’une libido. Ne pas voir grandir ses enfants. Devenir une ombre. Un fantôme. Partir en vacances dans le Loir-et-Cher pour entretenir l’espoir d’une vie heureuse d’un couple heureux et d’une famille harmonieuse. Se voiler la face perpétuellement. Réparer sa plomberie. Pleurer aux cabinets. Prendre des congés maladies. Exister, et mourir infesté par les regrets de toutes sortes. Par la culpabilité de n’avoir jamais su écouter ses enfants, ses proches. Par l’amertume issue d’une vie consumée dans la torpeur de la routine quotidienne.

Je suis perdu dans un monde que je ne comprends pas, et cela a toujours été comme ça. Dans les grands boulevards, on voit des magasins qui vendent des télés. 40 écrans aveuglant par leurs flashs commerciaux. 40 portes vers le rêve. Alors je rentre dans les grands magasins et je parle aux vendeurs :
- J’astique mon vélo en m’endormant.
Mais ils ne comprennent pas, ils ne comprennent plus, trop occupé qu’ils sont à bâtir le nid de leur future vie idéale. La poésie n’existe pas, elle n’a jamais existé. Les gens ne me voient pas, ne m’ont jamais vu.

Les discothèques jonchent les périphéries urbaines comme des feuilles mortes sur une pute morte. Etranges endroits où les instincts primaires de l’homme s’expriment enfin, de manière binaire et brutale. Où, enfin, l’homme vit de tout son soûl. Endroits apoétiques, où je n’ai pas ma place. Ceux qui en sont exclus n’ont d’autre choix que de se répandre en rodomontades avinées, et moi de passer entre eux. Comme un spectre. Aveuglés qu’ils sont par leur violence refoulée et contenue.
Je suis égaré dans une Terre qui ne signifie rien à mes yeux. Pourquoi ?

Parce que mon vaisseau spatial s’y est écrasé il y a 2 ans.

Ici Glöck. Terrabithia, si vous me recevez, aidez moi. Je vous en supplie. C’est l’enfer ici.

7 commentaires:

Stu a dit…

T'aurais pu attendre un peu avant de poster ça, j'ai l'air ridicule à côté...

Que dire ? Moi je kiffe.

T'as juste oublié devanture.

Et j'ai pas compris la référence cinématographique.

Et la chute elle tue.

Et je suis jaloux.

Poulet le jeune a dit…

Tssss.

Ouais j'ai oublié devanture mais on va dire qu'il est dans la phrase avec les magasins de télé.

Terrabithia la référence, tiré du film pr enfant que j'ai pas vu.

^^

Stu a dit…

Ah ouais je me suis dit que c'était peut-être ça, mais je me suis ravisé en me disant que tu fréquentais pas les salles obscures pour ce genre de navet.

Me voilà déçu.

Poulet le jeune a dit…

jlai pas vu

Marine a dit…

J'aime beaucoup.

Anonyme a dit…

Gloöck, claquez tout votre compte pour fuir à Amsterdam et vous taper toutes ses filles de joie, et pour enfin arreter de vous plaindre.

Landro a dit…

J'ai bien aimé la chute, mais je suis comme un brin déçu par le reste. Je ne saurais analyser pourquoi, d'ailleurs.
Et sinon, je l'ai vu, ce film à l'orthographe impossible, parce que bon, en fait, j'avais pas trop le choix, c'était ça ou marcher deux heures sous la pluie pour rentrer chez moi.
J'aurais dû marcher deux heures sous la pluie.