22 mars 2008

Quatrième Nouvelle sur le deuxième thème

Voici ma première nouvelle pour ce deuxième thème 'perdu'. Désolé pour les pubs présentes, mais c'était nécessaire.

Las Vegas, Nevada.

Chris gara sa Lamborghini face à la devanture du Rio Golden Palace. Le portier vint lui ouvrir et lui faire des rodomontades de compliments sur son costume.
-Je suis ébloui par sa lumière, c'est celui de Tony Montana, n'est-ce pas ?
-Tout à fait mon petit, c'est que t'as de la jugeote dans la plomberie neuronale, dis-donc !
Chris lui glissa un billet de 500 dollars dans la main et glissa sur le tapis rouge jusqu'à la réception.
-Oh ! Monsieur Chris, vous êtes en forme aujourd'hui.
-Merci poupée. Tu sais que tu es plus belle que la dernière pouffe du feuilleton qui passe en prime-time ?
- Monsieur, vous... Me faites rougir, han.
-Arrête de parler comme pendant l'orgasme, je vais croire que tu simules.
-Je m'en voudrais de vous mentir, monsieur.
-Je vais vérifier ta bonne foi.
Il passa derrière la réception et pris lui-même sa clé de la main droite pendant que la gauche était occupée sous la jupe de l'employée.

Il débarqua dans la Suite Royale avec un bouquet à la main. Il l'offrit à Clara qui bronzait nue sur le balcon et l'admira. Ses jambes, ses courbes, la pureté de son visage...
-Chérie, je t'aime avec toute l'intensité possible du coeur d'un homme depuis la première fois où je t'ai vue à la couverture de Closer.
-Moi aussi je te kiffe grave, bébé.
Il rentra dans la chambre et se déshabilla et se détailla dans le miroir au cadre d'or massif. Ses pectoraux vigoureux, les muscles saillants de ses bras, la clarté de sa peau, la finesse de son visage et l'ampleur de son appareil génital.
Il enfila son maillot Christian Dior en fibres de platine et pris sa serviette Luis Vuitton en laine de requin blanc. Et ce fut quand il réfléchissait à la question cruciale -hammam ou sauna ?- que son iPhone sonna.
-Oui, allo ?
-Salut, Chris. Tu te souviens de moi ?
Nous y voilà, à ce coup de fil qu'il redoutait depuis tant d'années, à cette voix infernale et immortelle qui transformait son sang en des rivières de peur métallique.
-Oui, je me souviens de vous...
-Tout va comme tu veux ? T'es heureux ?
-Ouais ouais, je vais pas me plaindre. Y'a quelques nuages dans le ciel, mais c'est pas dramatique.
-Je vais arranger ça, et ainsi Clara bronzera bien plus vite.
Et la seconde d'après, toute la suite fut inondée d'une lumière et d'une chaleur exceptionnelle.
-Merci.
-Bref, tu sais pourquoi je t'appelles ?
-J'en ai une vague idée, mais si mes souvenirs sont bons, on ne devait se reparler que lors de ma mort.
-Certes certes, mais j'ai quelques petites complications.
-C'est pas très sympa de m'annoncer ça maintenant, tu sais.
-Non non ! Ne t'inquiète pas ! Tout va bien pour toi. J'ai besoin de ton âme maintenant, mais tu vas quand même pouvoir continuer ta vie tranquillement jusqu'à la fin.
-Ah ? Rien ne changera pour moi ?
-Je te l'assure, c'est juste un petit problème de protocole.
-Très bien. Alors je vais te la chercher.
-Ouvre juste la boîte et ton âme me parviendra directement.
-D'accord, je te rappelle quand c'est fait.
Chris posa sa serviette et enleva le Rembrandt au mur et composa la combinaison du coffre. Il vira tous les lingots d'or mais ne vit rien d'autre. Il soupira et ouvrit alors le dernier tiroir de la commode Louis XVI. Il dégagea toutes les étoffes et fouilla le double-fond. Mais il n'y trouva rien non plus. Il jura et alla dans la salle de bain et appuya sur le troisième carreau du bord de la baignoire. Une cavité s'ouvrit mais elle ne contenait pas la petite boîte grise qui contenait ce que Chris avait de plus précieux.
Il retourna sur le balcon et réveilla sa femme.
-Chérie, t'aurais pas vu la BOITE ?
-Ta BOITE ? Non, tu m'as toujours dit de jamais y toucher. Alors j'y ai jamais touché.
-Ouais mais tu sais, pendant les déménagements, par inadvertance, enfin tu vois quoi.
-Je te dis que non, et qu'est ce qu'il y à l'intérieur de si important ?
-Rien rien, t'occupe pas de ça.
A nouveau dans la chambre, Chris se mit à pleurer et à crier.
-BORRRDDDEEL. PUTAIN DE SAAAALOOOPE DE BOITTTEE.
Non, c'est bon Chris, on se calme.
Je suis calme, PUTAAAAINNN.
Y'a toujours une solution. Rappelle-le et arrange le coup. C'est juste une petite complication, rien de grave.
Ouais, c'est vrai. Je peux tout régler... Tout va pour le mieux.
Il prit son iPhone et fit la touche rappel.
-Chris ? J'ai pas reçu ce que tu me dois. Qu'est ce qui se passe ?
-Heu, en fait, heu. T'énerves pas Satan, mais j'ai perdu ma boîte.
Un lourd silence à l'autre bout du fil. Chris sentit une chose pire que la mort qui arrivait à grande vitesse pour lui bouffer le nombril.
-Tu n'es pas sérieux n'est-ce pas ?
-Vraiment, je suis désolé, mais ce sont des choses qui arrivent.
-Un marché est un marché, Chris, y'a rien de compliqué. Je t'offre tout ce que tu veux et tu m'offres ton âme quand je le désire. En perdant cette boîte, tu m'as trahi Chris. Y'a pas d'autres mots. Tu m'as violemment baisé !
-Oui mais...
-Ta gueule. Tu sais ce qui va t'arriver ? En plus de ton âme, je vais prendre ton corps, pour l'éternité ! Toute ta chair offerte aux pires Tartares de l'Enfer. Même Sisyphe sera jaloux de tes tortures. Je vais prendre grave mon pied, ouais !
-Non pitié, tout mais pas ça... Je t'en supplie, je ferais tout ce que tu veux, je te donne tout, J'IMPLORE TA CLEMENCE !
-Mmmh... Quand j'y repense, y'a peut-être un moyen de te sauver. Vois-tu, ce qu'il me faut c'est une âme. N'importe laquelle...
-Ma femme ou moi, c'est ça ? La perfection féminine ou l'horreur masculine ?
-T'as tout compris.
-C'est une question impossible, un foutu dilemme inhumain.
-Tu dois pourtant répondre.
-... Très bien. Vole l'âme de ma femme. Ne prends la mienne.
-Tu as fait ton choix. On est quitte. Tu es libre de dire la vérité à ta femme ou pas, mais son âme est à moi !
Satan raccrocha et Chris s'effondra sur le lit.

Clara le rejoignit quelques minutes plus tard. Sa peau était maintenant d'une couleur parfaite. Elle était venue pour s'excuser.
-Oui, je viens de me rappeler. J'ai laissé cette boîte dans l'Hôtel de Reno, je croyais que c'était sans importance. Je suis vraiment désolée !
-C'est pas grave Chérie, c'était rien, juste un souvenir de gosse.
-Je veux quand même me faire pardonner...
Elle s'allongea sur lui pour offrir ses entrailles. Elle ne tarda pas à lui crier des mots d'amour, auxquels il répondit faiblement.

Fin.

(Nairod)

5 commentaires:

Nairod & Bubus a dit…

Putain j'arrive plus à faire des alinéas :(

Landro a dit…

HAHA c'est bien fait. Les alinéas et ce site, ça fait deux, non, trois, que dis-je, environ dix mille.

Bon, encore une nouvelle très Ixienne, avec une histoire tordue à souhait. Je n'ai qu'un mot à dire : youpi.

En plus, y a vraiment des expressions à tomber par terre.

MAIS :

* "Une cavité s'ouvrit mais Chris elle ne contenait pas la petite boîte grise qui contenait ce qu'il avait de plus précieux."
C'est pas un peu bizarre comme phrase ?

* "-Ta BOITE ? Non, tu m'as toujours dit de jamais y touché. Alors j'y ai jamais toucher."
Raté, c'est "toucher" puis "touché", et pas le contraire :D

Mais globalement, j'adore et j'adhère.

Marine a dit…

J'aime.

Nairod & Bubus a dit…

Ah ba merci pour les deux phrases que j'avais zappé et pour le plaisir que t'y a pris.

Nairod & Bubus a dit…

je parlais à Landro mais merci à toi aussi firea qui a publié ton commentaire en même temps que le mien ^^