24 mars 2008

Le Clandestin - Chapitre Second

Chapitre Second – Au début :


Une fois de plus, je me suis égaré… Je vais commencer par présenter la situation, déjà.

J’étais flic sur la petite île de Jersey. Mes parents, Bretons, m’y avaient éduqué, m’apprenant anglicisme et francicisme.

J’avais rencontré ma femme à l’âge de 22 ans. Ses yeux bleus, pareils à de belles étoiles scintillantes, son sourire qui ranimait mon cœur… tant de beauté et de merveille qui liquéfiait mon chagrin, le laissant pour le passé.
Puis l’étoile s’est éteinte… On me la vola, et ce jour-là, je sus que rien ne serait plus jamais comme avant.

Depuis des semaines, déjà, je savais qu’on me suivait et que l’on m’en voulait. Rapport à une de mes enquêtes, pourtant à l’aspect banale.

Jersey, Septembre 1961…

J’étais dans mon bureau, tapant un de ces foutus dossier. Ma récente promotion à la fonction d’inspecteur chef ne me dispensait hélas pas de toute la paperasserie habituelle. Je faisais donc mon devoir sans rechigner. Il fallait bien montrer l’exemple…
Puis on frappa à ma porte.
-Entrez. Dis-je.

Un petit bonhomme entra alors en costume de policier. C’était Philippe. Il était l’un de mes hommes, collègue depuis déjà pratiquement mes débuts.

-Un homme pour toi. Il dit s’appeler Monsieur Crook et il souhaiterait te parler de ton enquête, apparemment.
-Monsieur Crook, tu dis ? Mmh, nous verrons bien. Fais-le entrer, si tu veux bien.

Il sortit donc de la pièce et alla chercher l’individu. Quelques secondes plus tard, ils étaient devant moi. L’homme s’approcha. Il était plutôt grand, mince, mal rasé, mais très bien coiffé et il portait sur lui une superbe chemise en flanelle grise à rayures blanches. Tout d’abord je fus absorbé par cette chemise. Elle m’intriguait, sans même savoir pourquoi. Puis mon regard se détourna vers ses yeux. Ils étaient cruels, vicieux, méchants. On eu dit que la flamme qui alimentait ses désirs avaient mue en incendie et avait brûlé sa boite crânienne.

Il s’approcha de moi et esquissa un sourire hypocrite.
-Bien le bonjour, Monsieur l’inspecteur. Comment allez-vous donc, de si beau matin ?
Son sourire semblait tellement forcé qu’il en devenait malsain, morbide.
-Monsieur Crook, je présume. Allons droit au but, j’ai un travail monstre à terminer. Alors vous dites avoir des informations à me communiquer en ce qui concerne les dix derniers cambriolages survenus ce mois-ci ?
-Hum… vous n’êtes pas à jour, si je puis me permettre. Il s’agit de onze cambriolages pour être exact, non plus dix.

Dans le mille ! J’avais tenté la plus vieille ruse au monde, le bluff, et il était tombé en plein dedans, sans même se méfier. Je n’avais même pas cru que cela puisse marcher, mais il n’avait visiblement rien à cacher…

-Onze, vous dites ? En effet… Merci pour cette rectification. Mais quelque chose me chiffonne… comment êtes-vous au courant pour ce onzième cambriolage alors que nous ne l’avons toujours pas communiqué officiellement ?
-Je n’ai rien à cacher. Je suis parfaitement au courant de ce onzième cambriolage, même sûrement plus que vous ne l’êtes.
-Je vois… Que voulez-vous, alors ? Allez-y franc jeu.
-Ce que je souhaiterais, Monsieur, c’est que vous arrêtiez vos investigations.
-Que j’arrête mes… Rien que ça ! Dites-moi, serait-ce une menace ? Ou une tentative de corruption ?
-Mais non, voyons, ce n’est rien de tout cela. Ce ne sont que des mises en garde. Je serais absolument navré que le sort vous frappe. La vie est parfois si… déroutante !

Avec ces menaces et ces révélations officieuses, j’aurais pu le mettre au trou, ou du moins en garde à vue. Seulement, je connais ce genre de type. C’est le genre de gars qui a des appuis politiques et juridiques, pas du genre à se laisser coffrer. Il vaut mieux la jouer fine avec eux. Si je l’arrête sur le coup, il ressortira deux heures plus tard et, après, je ne pourrais plus jamais m’en approcher. Relations obliges. Je tenais un gros poisson, et je ne comptais pas le lâcher si facilement. Avec lui, je pouvais remonter bien plus haut. J’avais l’ambition et cette envie de justice en moi.

-Je vois… Et bien, vous et vos… mises en garde, je vous invite à sortir de ce bureau, si vous avez fini.
-Bien, bien… Mais réfléchissez à ce que je viens de vous dire. Vous êtes jeune et en pleine ascension. Il serait dommage pour un agent si prometteur tel que vous de tout gâcher sur une histoire qui le dépasse. Ne faites pas trop de zèle.
-Je ne vous indique pas où est la porte. Adieu, je l’espère. Malheureusement, je crains que ce ne soit à bientôt…
-Je le crains aussi. Au revoir, Monsieur l’inspecteur.

Quelle que soit la personne qui pouvait se trouver derrière cette histoire, je sentais que j’avais levé un gros poisson. Assez gros pour que des personnes hautes placées en tremblent. Une aubaine pour un petit inspecteur débutant de se faire connaître et, qui sait, d’atteindre des sommets.
J’allais creuser, et au diable Monsieur Crook ou je ne sais qui…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ouais l'écriture est bien mais je suis assez réservé sur le scénar, cette scène du jeune loup qui se fait aboyer par les hauts placés a juste été vue et lue 5000 fois.
J'attends quand même la suite, et avec j'espère d'autres phrases cultes comme "On eu dit que la flamme qui alimentait ses désirs avaient mue en incendie et avait brûlé sa boite crânienne.
"