22 mars 2008

Deuxième nouvelle sur le deuxième thème

Bon je sens que si je balance rien ici, Pierro ne me lâchera pas la grappe de sitôt. Que dire pour introduire mon torchon ?
Les consignes sont respectées, mais j'y suis allé à l'arrache, c'est très mal inséré dans le texte. Et son rapport avec 'Perdu' est pas franchement évident. L'idée principale du texte est pas de moi, je l'ai juste réadaptée, en bon flemmard que je suis. Bon je m'attarderai pas sur mon style, que je trouve naze, surfait, vulgaire et même pas drôle. Je veux juste des retours, et pas que des positifs nom de Dieu !
Ah ouais si quand même, y'a moyen de trouver quatre références cinématographiques, c'est plus ou moins évident (et connu) je crois.

Ah ouais ! Je vais balancer des dédicaces, histoire de quipher.

Pour Pierro, qui m'a (re)donné envie,
Pour Apolline, qui m'a donné le courage,
Pour Paquerette, qui m'a donné l'orgueil...

Allez elles pètent pas mes dédicaces ? Baaaah si. Allez hopopop !








- Quand on souffre d’insomnies, on n’est jamais vraiment endormi et on n’est jamais vraiment éveillé.

C'est précisément ce que pensait Llewellyn en tentant de se convaincre qu'il était encore tout au fond de son pieu, un reste d'héro dans ses putains de canaux vasculaires. Il cracha nerveusement vers le sol un mélange de bile et de sang qui alla s'écraser sur le bitume. Il en avait vu d'autre, ça oui, mais des comme ça, jamais.

- Pas beau à voir, grommela-t-il en tirant sur un vieux bout de clope froid et ratatiné.

Le jeune policier qui prenait des notes à côté du brancard semblait sur le point de rendre ses tripes. Était-ce à cause de la moitié de visage qui manquait, de la traînée de cervelle sur les ratiches arrachées ? Llewellyn n'en avait rien à foutre.

- Pourris moi pas ce putain de cadavre, le bleu. Dégage.

Au moment précis où il étudiait de près la dentition dévastée de son patient, le vent fit voleter un prospectus publicitaire sur le drap qui recouvrait ce qu'il restait des jambes du jeune défunt.

« J'astique mon vélo en m'endormant », clamait un gamin retouché au sourire neurasthénique. Cet abruti photoshopé semblait réellement vouloir fourguer cette saloperie de produit nettoyant. Qui ne l'empêcherait pas de choper un foutu cancer, de picoler, de perdre ses gosses et finir en taule pour avoir renversé une mère de famille enceinte. Llewellyn cracha, jura et le piétina avec acharnement. Monde de merde.

Il sortit une flasque d'un truc très fort, et s'en versa une, deux, trois généreuses rasades dans le fond du gosier.

- A ce rythme là Docteur, faudra vous faire refondre la plomberie, grogna une voix éraillé dans son dos. Et me dites pas que vous tournez de l'oeil à la vue d'un foutu macchabée ! Vous êtes une foutue fillette, vieux !
- Commissaire, éructa-t-il. Épargnez-moi vos rodomontades. Et jetez un putain de coup d'oeil sur ce pauvre gamin.

Le visage du commissaire en question, qui en avait aussi vu d'autres, prit brusquement une teinte laiteuse. Llewellyn grimaça, le commissaire grimaça en retour.

- Vous en concluez quoi Doc' ?

Le légiste lança un regard derrière son épaule, en direction de la maison. Ou de ce qu'il en restait.

Le commissaire laissa échapper un juron long comme son bras. Le gazon qui s'étendait de la route à la bâtisse était sacrément amoché. Des mottes de terre gigantesques avaient été déracinées et jonchaient le sol déjà parsemé de débris divers, dans lesquels le commissaire cru distinguer un membre humain. Toute la devanture de la baraque était arrachée, et semblait avoir été happée vers l'arrière par une sorte de main gigantesque. Son regard vide et hébété remontait le long de la façade en ruine qui se dressait à moins de dix pas de lui. Les vitres avaient été soufflées dans l'explosion et on n'apercevait à travers leurs cadres carbonisés que le vide noirâtre de la fumée et de la désolation.

En fait, non. Pas tout à fait. En plissant les yeux, on pouvait deviner une sorte de surface métallique noircie et qui se dessinait en filigrane dans l'ombre grisâtre du renfoncement des fenêtres.

- Par la putain de Sainte-Vierge, décréta le commissaire, qui ne savait vraiment pas quoi penser d'autre.

Son regard venait de tomber sur un réacteur d'avion. C'aurait pu être une petite chiure de Cessna, un truc inoffensif, qui aurait juste occis le chien, point barre. Mais non, là c'était de l'avion de ligne transcontinental pure tôle, du genre à peser ses douze-treize tonnes et mesurer ses quinze mètres de diamètre au bas mot. Le bougre s'était nonchalamment abattu sur cette maison, écrabouillant l'un de ses occupants. Sans rien avoir à branler du hasard ou de la contingence.

- Par tous les foutus démons de l'enfer, d'où vient ce truc ?
- Du New York-Seattle de la United Airlines. Perdu dans le brouillard à 9000 putain de mètres.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

J'adore c'est tout parfait, je suis même assez ébahi pour ne pas dire complètement surpris par ce style tout à fait surprenant d'amour. Je dénote comme références :
-Fight Club (la première phrase)
-No Country For Old Men (le nom Llewellyn)
-Donnie Darko (l'avion se crashant dans l'avion)

(Trois références à trois films exceptionnels !!)
Je ne trouve pas la 4ème :(

Marine a dit…

Su-per...

Anonyme a dit…

Mais c'est vrai que c'est très écarté du thème par contre :/

Landro a dit…

Argh, comment ton style il déchire trop ! C'est un peu trop sombre et trop violent pour moi, pauvre gamin naïf débarqué de Mercure, mais c'est vraiment une putain de tuerie. :D
En plus je pense qu'après ça, on pourra difficilement dire que c'est moi qui me suis le plus autocritiqué, pour le coup :p

Stu a dit…

Ah bin merci euh je pensais sincèrement pas que ça plairait (enfin pas autant quoi) !

Nairod, bravo pour les références, la dernière c'est la plus dure. C'est la phrase 'Monde de merde', qui est la trame du film parodique 'La Classe Américaine' (que je vous recommande fortement, c'est vraiment très très drôle).

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_classe_am%C3%A9ricaine

Poulet le jeune a dit…

Han ! T'as fait ta nouvelllllleeeeeeeeeeeeee (L) !

Sinon j'avais choppé Fight Cloube et Donnie Darko.

Passons aux critiques :
1) Le style est très très bon, tout ce que j'aime. Du pur plaisir à lire
2) Quelques petites maladresses dans les tournures de phrases, parfois.
3) La chute est un peu décevante à mon goût.
4) Franchement, trop fort le coup du prospectus \o/ ! J'ai overkiffé <3 !
5) Refais en une. Tout de suite.

Kissous (L) !

Poulet le jeune a dit…

Sinon jsuis pas prêt d'arrêter de te lâcher la grappe pour que t'écrives.

Tu m'as convaincu. ^^