10 mars 2008

Première Nouvelle sur le premier thème

J'ouvre le ballet avec une nouvelle sur le thème qui vient d'être ouvert.
Bonne lecture ;)

(Oh ! Dégouté ! on peut pas faire d'alinéas. Ca rend le texte moche, mais c'est qu'un détail après tout.)




Deux inconscients.



“Un doigt pointé, ce n'est pas grand chose, en définitive. Ce n'est pas grand chose, si l'on s'arrête au doigt. Mais si l'on va jusqu'au bout, et que, dans la continuité du regard, l'on ose faire face à l'objectif final que pointe ce doigt... alors, celui-ci prend une importance démesurée.”

C'est ce qu'elle avait pensé, au moment où il lui avait montré la dune.

“On y va ?”

Bien sûr qu'ils iraient. Elle le suivait.

“De là-haut, tout aura l'air beau, j'en suis sûr.”

Elle lui faisait tant confiance.


Il l'aimait pour son côté attentif, patient, et réfléchi. Il l'aimait car elle ne faisait jamais rien sans le savoir. Il l'aimait aussi quand elle marchait à ses côtés. Ses pas, dans le sable, plus petits que les siens, le passionaient. Ils traduisaient sa démarche si délicate, si sûre.

“Non foulé, le sable est beau. Foulé, il ne l'est que lorsqu'il est bien foulé. Il n'y a qu'elle qui sait fouler si bien le sable. Côte à côte, nos pas le rendent contrasté. Pauvre sable.”

C'est ce qu'il avait pensé, quand ils montaient sur la dune.


“Le soleil... il éclaire, il chauffe, et... il fait autre chose encore. Quelque chose d'ennivrant. De puissant. Une profonde sensation, mêlée à une odeur. C'est si particulier... Quelque chose qui monte dans le corps, le long du thorax. Si l'amour et le soleil étaient comparables, j'aurais pu comprendre.”

C'est ce qu'elle avait pensé, au moment où elle avait atteint le sommet de la dune, avec lui.

“C'est beau, non ?”

C'était magnifique.

“Viens.”

Elle se serra contre lui.


Il l'aimait bien trop. Bien trop pour qu'elle puisse vivre, bien trop pour qu'elle ait le droit d'exister. Quand il la regardait dans les yeux, il avait la sensation de ne plus pouvoir durer longtemps. Que l'éphémère était l'unique beauté. Qu'il fallait que tout vienne tout de suite, et que tout disparaisse aussitôt.

“Le vent peut être doux comme démesurément fort. Il ne semble pas maîtriser sa puissance ; il ne semble même pas aimer souffler. Quand il nous fouette, ses hurlements sonnent comme une désolation. À l'inverse, son immobilité fait raisonner les multiples chants qui nous entourent.”

C'est ce qu'il avait pensé quand ils étaient ensemble, sur la dune.


Ils se serraient l'un contre l'autre, de plus en plus fort. Ils s'oubliaient à deux, se retrouvaient à un.

“Tout est si droit, tout est si certain, tout est si marqué. Tout : un doigt pointé, le sable, le soleil, le vent, tout... Tout est si connu.”

C'est ce qu'ils avaient pensé quand ils s'étaient tués.


Peut-être n'étaient-ils que deux inconscients.



8 commentaires:

Nairod & Bubus a dit…

OUAIS OUAIS OUAIS CA DECHIIIIIIRE !

UNE AUTRE !

Nairod & Bubus a dit…

MAGNIFIQUE nouvelle qui ouvre ce blog. Bravo.
(Nairod)

Neo nono a dit…

YEAH :D

Souperbeuh.

Merci encore pour ce beau boulot ^^

:)

Landro a dit…

C'est franchement excellent, bravo ! Pouvait-on rêver meilleur début pour ce Blog ? :p

Anonyme a dit…

Ma-gni-fique...

Stu a dit…

Ecriture parfaitement maîtrisée, beaucoup de style, que dire de plus ?

Bravo :)

lalouve a dit…

Ouais! Maintenant que je suis membre aussi :P (et que j'ai pas la flemme surtout), je vais commenter. Mitou mitou!
Bref très très zoulie, ta nouvelle. Non pas parce que c'est la tienne (ça je l'ai vu seulement après de toute façon), mais parce que c'est magnifiquement bien écrit et puis l'histoire est bien aussi *×*

Artie a dit…

Absolument magnifique.
Très très belle histoire, et ecrite avec talent.