21 mars 2008

Première Nouvelle sur le deuxième thème

Voilà, j'inaugure donc le thème "Perdu."
Juste un petit détail avant de commencer : j'ai complètement zappé les contraintes. J'avais oublié qu'il y en avait. Mais ce n'est pas grave, je pense que je n'aurais pas réussi à les caser de toute façon, ça m'aurait tout cassé.
Bon, allez, je me force pour ne pas dire du mal de mon texte - c'est difficile, d'ailleurs vous aurez remarqué que je n'y arrive pas encore tout à fait -, et je me lance :





Perdu.
Il était perdu, cette fois. Sans possibilité de retour.
Il parcourut encore deux ou trois mètres, exténué, puis se laissa tomber dans le sable. Il demeura inerte quelques instants, à respirer le vent marin venu du nord, puis se retourna et leva sa tête vers les étoiles.
Jamais il ne s’était senti aussi esseulé.
Ses oreilles n’entendaient plus rien d’autre que des hurlements de chiens aboyant à la mort. Son collier, ce fichu collier, pesait si lourd !…
Que lui restait-il à présent ?
En guise de repas, il n’avait rongé qu’un malheureux os, un os déjà bien entamé d’ailleurs par Dieu seul sait quelles misérables créatures…
Et son maître l’avait abandonné…
Il frissonna soudainement. Il ne pouvait pas rester sur cette plage… S’il s’arrêtait, il était fini, il le savait bien…
Alors il se remit à avancer, lentement, dans le sable, à quatre pattes, tournant le dos à la mer. Devant lui, il pouvait distinguer les lumières de la ville, multitudes de points colorés qui lui paraissaient aussi lointains que les étoiles elles-mêmes. Il ne parviendrait pas à survivre bien longtemps. Un chien sans son maître ne peut plus redevenir un loup. C’est trop tard. Le mal est fait. On ne peut plus retrouver la liberté après avoir perdu son indépendance. C’est comme ça. C’est la vie. Peut-être…
Il poussa un léger gémissement plaintif et s’effondra à nouveau. Pourquoi était-il venu jusqu’ici ? Il n’avait pas réfléchi… Il lui semblait qu’il était coincé entre quatre murs, qu’il était seul quelque part entre la mer, le ciel, la terre, et la ville…
Il n’en pouvait plus. Ses paupières se fermèrent et il vit, ou crut voir, une ombre confuse qui s’approchait de lui… Une silhouette encapuchonnée, flottant dans le noir, une faux à la main, deux lueurs rouges en guise d’yeux…
Elle lui dit :
« C’est le moment, mon brave. »
« Attendez… S’il vous plaît… Ne pourrai-je donc jamais le revoir ? »
« Non. C’est trop tard. Ton temps est révolu. »
Elle lui tendit la main. Mais il ne parvint pas à s’en saisir.
Il se sentit basculer sur le flanc. Tout ne fut plus que ténèbres.
Il ne rouvrit les yeux que plus tard, beaucoup plus tard, infiniment plus tard peut-être. Tout ce qu’il vit clairement, ce fut une grille devant lui. Au-delà, tout était flou ; il ne discernait rien d’autre que des formes arrondies remuant au-dessus de sa tête. Et il entendait, émanant de partout autour de lui, les cris désespérés de dizaines d’autres de ses semblables.
Il se sentit défaillir à nouveau. Avant de perdre connaissance, il se demanda quel jour il était. Un dimanche, sans doute. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait que c’était un dimanche. Son sixième sens ne l’avait jamais trompé. Non. Jamais…

11 commentaires:

Landro a dit…

Je ne pense pas qu'on dise "s'approcher vers quelqu'un", si ? De toute façon, j'ai la flemme de modifier quoi que ce soit, parce qu'après mes alinéas vont encore s'enlever, et j'ai pas vraiment envie de les refaire... C'est un peu suant :'(

Landro a dit…

Ah, on dirait que j'y suis arrivé, quand même. Mais j'ai quand même pas tout compris à ces histoires de code HTML, la prochaine fois, j'y touche pas.

Stu a dit…

Je pense que 's'approcher vers quelqu'un' c'est un peu maladroit, mais ça ne choque pas du tout, je ne l'aurais pas remarqué sans ton commentaire :)


Sinon ta nouvelle est très bien maîtrisée, t'as un style vraiment bon.

P.S: Et puis t'as raison, un chien ça astique pas de vélo, jamais.

Anonyme a dit…

Ah ba zut j'avais la même idée de se mettre dans la peau d'un animal perdu.
Cette nouvelle est pas mal du tout (mais la prochaine fois que tu t'autocritiques, on te castre tes alinéas, ha ha ha)

Landro a dit…

Tu sais Néné, tu peux quand même écrire une nouvelle centrée sur un animal. Parce qu'en fait, qui, oui, qui te dit que le héros de ma nouvelle est un animal ? Est-ce qu'un chien connaît vraiment l'allégorie de la mort en faucheuse ? Et les jours de la semaine ? Qu'est-ce qui te fait penser que le mot "chien" n'est pas une métaphore pour désigner un homme minable, un voleur qui vivait aux crochets d'un autre homme, puissant, mais qui l'a abandonné ? Qui l'a abandonné, je ne sais pas moi, par exemple parce qu'il s'était emparé d'un collier vraiment trop compromettant, ou du moins d'une manière trop compromettante ?...

En fait je voulais qu'on ne puisse pas vraiment savoir s'il s'agissait d'un chien ou d'un homme, mais apparemment c'est raté, tout le monde a vu un chien. :( C'est certainement que je suis trop nul (eh non vous ne m'empêcherez pas de m'auto-critiquer, lalalère)

Landro a dit…

Du coup j'allais presque oublier de remercier Stu pour son gentil commentaire :)

Stu a dit…

De rien !

Effectivement quand on lit y'a pas de doute, on voit que c'est un chien. Je suggère de supprimer la phrase 'en bon chien qu'il était'.

Et là, ca perdra le lecteur je pense.

Stu a dit…

Et la phrase "Et les cris de dizaines d’autres chiens abandonnés. Des chiens perdus. Comme lui." ne laisse aucun doute aussi...

Artie a dit…

Desolé, je n'ai pas encore lues les deux nouvelles. Je le ferai dès que j'aurai écrites les miennes. J'ai pas envie d'être influencé malgré moi. :)

Landro a dit…

J'ai suivi tes conseils, Stu, mais je pense que maintenant, il devient trop évident que c'est un homme... Non ? Je ne sais pas. Artie, grouille, on attend ta réaction :D

Poulet le jeune a dit…

Non, ce n'est pas du tout évident que c'est un homme. En fait on reste persuadé que c'est un chien dés la phrase : "les chiens qui aboyaient à la lune".

Mais l'idée est très intéressante, je sais pas quoi te conseiller à rajouter pour rendre le truc plus flou.